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L’Agence immobilière sociale fête ses 10 ans

©CP/Radio1

L’Agence immobilière sociale de Polynésie française (AISPF) est la structure-relais entre les bailleurs privés et les familles à revenus modestes et les étudiants, à qui elle permet, sous conditions d’accéder à un logement au tiers de son loyer, pendant deux ans. Un bilan, positif, de ces 10 premières années a été tiré ce jeudi à la présidence .

Depuis 10 ans, l’Agence immobilière sociale de Polynésie française (AISPF) aide des familles à revenus modestes ayant des difficultés à se loger, en faisant appel au parc immobilier privé : l’agence loue des logements à des propriétaires privés, qu’elle reloue aux bénéficiaires de son dispositif pour seulement un tiers du montant du loyer. Toutefois, l’accès à ce dispositif est sous conditions : la durée de bail ne peut excéder 24 mois, la famille doit être préalablement recensée par les services sociaux et ne pas dépasser un certain plafond de ressources, et surtout avoir un « projet de vie » à partir duquel l’agence va accompagner ces familles pour qu’elles retrouvent une autonomie. On écoute la directrice de l’AISPF, Vaiatu Frogier :

Jeudi matin à la présidence, l’AISPF a tiré le bilan de ses 10 ans d’activité, en présence de la ministre des Solidarités, Isabelle Sachet, de représentants de l’assemblée comme Minarii Galenon, du député Moetai Brotherson, et de responsables d’établissements publics comme Moana Blanchard de l’OPH.

Acquérir « la culture du loyer »

1 020 familles bénéficiaires (205 en 2019), 134 étudiants, 893 logements loués, 1,1 milliard de Fcfp dépensé en 10 ans, et un taux de recouvrement de 91%. « Une fois passés par l’AISPF, dit le président du bureau de l’AISPF Jerry Biret, la culture du loyer est acquise, ils ne seront pas dans les impayés de l’OPH ».  70% des bénéficiaires parviennent à se reloger à l’issue de leur séjour dans les logements de l’AISPF – 60% en location privée, 10% dans le parc social. 30% se relogent dans la famille élargie. Vaiatu Frogier estime que c’est la proximité avec les familles qui a permis ce succès :

 « L’AISPF n’est pas le couteau suisse du logement social »

En 10 ans, le budget annuel de l’agence a triplé. Mais « malheureusement, on ne peut pas répondre à toutes les demandes ; il y a des situations qu’on ne peut pas suivre car elles demandent une gros suivi social qu’on ne sait pas faire, » reconnaît Jerry Biret, président du bureau de l’AISPF. Un constat que fait également Moetai Brotherson : « c’est la partie émergée de l’iceberg, on reste dans le palliatif. Derrière, il y a le problème du foncier, la migration des îliens alors qu’ils sont propriétaires chez eux, le problème de l’emploi, de l’activité à créer dans les archipels. »  Mais attention, dit-il aussi, « quand on a un truc qui marche, à ne pas charger la mule ; ça donne des usines à gaz qui se sclérosent. L’AISPF n’est pas le couteau suisse du logement social. »

La question des logements vacants

Armelle Merceron a rappelé l’un des problèmes rencontrés par l’AISPF, le manque de logements alors qu’il existe, sur la zone urbaine, un grand nombre de logements vacants à rénover. Pourquoi ne pas créer les incitations fiscales pour que ces logements puissent être réhabilités et rendus accessibles aux bénéficiaires de l’AISPF ?  « N’oublions pas que beaucoup de logements ont été construits ces dernières années avec des aides fiscales du Pays ou de l’Etat, » dit-elle. Ces incitations sont en projet depuis 2016. « Mais les premières enquêtes montrent que les propriétaires sont un peu frileux, » a répondu la ministre des Solidarités Isabelle Sachet.

 

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