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L’APC recommande la suppression des PPN

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C’est un avis très attendu qu’a rendu mardi l’Autorité polynésienne de la concurrence, mais sera-t-il suivi d’effets ? L’APC recommande la suppression pure et simple du système des produits de première nécessité. À défaut, l’Autorité émet également des suggestions pour redéfinir le régime des PPN.

L’administration des prix des produits dits de première nécessité est-elle efficace ? Non, répond l’Autorité polynésienne de la concurrence, qui recommande sa suppression ou, à tout le moins, sa refonte. Car malgré plusieurs décennies d’existence, « finalement, les prix se sont dégradés », dit Jacques Mérot, le président de l’APC, qui publie mardi un avis sur ce système de régulation.

L’écart des prix s’aggrave entre Polynésie et métropole

En 2016, un panier métropolitain de produits alimentaires était 81% plus cher lorsqu’il était acheté ici. Et un panier polynésien acheté en métropole était 18% moins cher en France. Cela représente une aggravation de l’écart entre Polynésie et métropole de l’ordre de 6 à 8 points entre 2010 et 2016, malgré la régulation. Pour Jacques Mérot, c’est le choix d’encadrer les marges, plutôt que les prix des PPN, qui se révèle être un échec.

Si l’Autorité de la concurrence estime que l’exclusion récente de plusieurs produits de la liste va dans le bon sens, elle juge aussi que le système des PPN ne remplit pas les objectifs de lutte contre la vie chère et d’accès des plus démunis à une meilleure alimentation. Les commerçants recherchent les marges maximales autorisées, et sont tentés de ne plus fournir les produits aux marges faibles, ce qui met le consommateur face à un choix réduit et une dégradation de la qualité des produits.

Le plan B : une quinzaine de PPN au maximum

Si le système des PPN est conservé, l’Autorité de la concurrence plaide, au minimum, pour une liste limitée à une dizaine ou une quinzaine de produits de première nécessité, dont les prix seraient plafonnés. Elle souhaite que l’objectif d’intérêt général de cette réglementation soit défini par une loi du Pays, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. L’APC recommande également de ne plus faire de distinction entre produits locaux et produits importés, et de supprimer les quotas d’importation quand ils existent. Elle propose d’appliquer à la farine un régime spécifique similaire à ce qui a été fait pour le riz.  Enfin, l’APC soutient l’utilisation pour favoriser l’accès de toute la population aux PPN, et le renforcement des contrôles de la Direction générale des Affaires économiques.

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1 Commentaire

  1. Motook
    3 avril 2019 à 7h48 — Répondre

    Il faut malgré tout plafonner les marges. Certains concessionnaires arrivent à faire des marges de 1000% sur les pièces détachées, ce n’est pas vraiment normal. Mais il faudrait aussi baisser les taxes sur les produits importés. Consommer local coûte plus cher que consommer importé. Il y a là une anomalie. Je veux bien être solidaire mail il y a des limites … Le problème en Polynésie Française reste que les grands groupes dans tous les domaines sont en position de monopole ou se partagent les marchés équitablement (arrangements) et la concurrence ne fonctionne pas. Le but ultime est de plumer le consommateur dans tous les domaines et parfois avec la bénédiction du gouvernement car pour les banques par exemple, les nouveaux tarifs sont obligatoirement soumis à la validation des affaires économiques qui ne dit jamais non.
    Pour ce qui est du reste, énergie, hyper marchés, automobile, transport aérien, etc … tout le monde connait ces situation de quasi monopole mais cela ne gêne personne.
    Il y a un gros travail d’actualisation à faire mais je doute que ça arrive demain… Hélas

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