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Le centre Te Vai-ete pour les sans-abri s’installera à Mamao

Le Pays a mis à disposition du diocèse de Papeete un terrain de 1 700 m2 pour y ériger son centre d’accueil Te vai-ete. Après plusieurs années de recherche et de débat, le bail a été signé ce mardi après-midi par Père Christophe, Mgr Jean-Pierre Cottanceau et le président Édouard Fritch. L’Église catholique appelle désormais aux dons pour financer la construction, qui doit coûter près de 150 millions de francs.

« Enfin ! » De part et d’autre de la table de la présidence, ce mardi après-midi, on ne cache pas son soulagement d’avoir trouvé « une solution » pour l’accueil Te Vai-ete. L’œuvre caritative, lancée en 1994 sous l’impulsion du Secours catholique, et dont l’activité auprès des sans abri s’est considérablement étoffée au fil des ans, est depuis plusieurs années « limitée » par ses locaux exigus, et éclatés autour du centre-ville de Papeete. Entre Père Christophe, figure de proue du centre qui a plusieurs fois ciblé des sites potentiels (ancien Cercle des marins, à la pointe de Fare Ute…), et le Pays, qui a fait des propositions jugées inadaptée par le diocèse, le sujet était même devenu source de frictions. Un terrain a fini par être identifié, dans le courant de l’année dernière : 1 760 mètres carrés à Mamao, jouxtant l’école d’infirmiers Mathilde Frébault. Un site, « qui était un peu occulté par le projet de direction de la Santé » – toujours dans les tuyaux – et qui s’avère, pour le diocèse, « largement assez grand » et « mieux situé que ce qui avait été envisagé jusqu’alors »« Parfois le Seigneur nous fait attendre et bien souvent nous donne mieux que ce que l’on attendait », commente Père Christophe. Le Pays, lui, ne donne pas, mais loue, à un loyer qui peut fait figure de bénédiction : 155 000 Francs par an, une fois le projet terminé.

Le nouveau centre, une fois construit, permettra donc, comme prévu, de rassembler les différentes actions d’aide et d’accompagnement des sans abri de Te Vai-ete. Repas – deux par jour, si possible – douche, lavage du linge, mais aussi accompagnement administratif, médical, psychologique, ou encore « pôle formation » pour favoriser le retour à l’emploi. « Ce n’est pas nous qui assurons toutes ces missions, rappelle Père Christophe. L’objectif de Te Vai-ete est d’être un lieu ou les personnes qui apportent quelque chose puissent intervenir ».

« La détresse de certaines familles s’est aggravée »

Du côté de la présidence, on se félicite aussi de voir avancer un « projet qui tient à cœur de tout le monde ». « On a eu du mal à se mettre d’accord, c’est sûr », reconnait Édouard Fritch, mais « il n’a jamais été question de ne pas aider Te Vai-ete ». Le diocèse restera aux commandes du projet, dans sa construction, et dans sa gestion future, mais en mettant à disposition le terrain, « le Pays approfondit sa collaboration » avec l’œuvre caritative de l’église. « Nous travaillons beaucoup avec les confessions religieuses parce que nous reconnaissons que leur action au niveau sanitaire, de la solidarité, de la pauvreté est réellement complémentaire à la nôtre », insiste le président. Une collaboration d’autant plus importante que la Polynésie n’en est qu’au début d’une crise économique et sociale qui risque de durer. « La détresse de certaines de nos familles s’est aggravée avec cette crise du Covid et risque de s’aggraver encore plus si le Covid mutant arrive chez nous« .

100 millions de Francs à trouver

Pour le Camica (conseil d’administration de la mission catholique de Tahiti et dépendances), titulaire du bail, ce n’est que le début du projet. Le bâtiment en R+1 – qui accueillera des douches, des toilettes, une buanderie, une cuisine, une salle à manger, une salle de soins… – a déjà été travaillé avec un architecte. Reste à « adapter les plans », pour « poser la première pierre le plus rapidement possible ». Reste surtout à rassembler les fonds : la construction doit coûter environ 150 millions de francs. Et même si Édouard Fritch n’exclut pas que le Pays « à un moment ou un autre tende la main », c’est auprès de donateurs privés que le diocèse s’est engagé à se tourner. La collecte lancée par le diocèse n’affichait qu’un maigre 18,5 millions fin 2019. « Nous avons déjà réuni environ un tiers de la somme », explique désormais Père Christophe, parlant notamment d’un don d’une vingtaine de millions de francs provenant du groupe Moux et qui doit être formalisé cette semaine. Reste donc 100 millions de francs à trouver « auprès des hommes et des femmes de bonne volonté de ce pays ». « La balle est dans notre camp, reprend le prêtre. Tant qu’on n’avait pas le terrain on pouvait casser du sucre sur le dos du Pays. Maintenant, c’est eux qui vont pouvoir le faire tant qu’on n’a pas réalisé le projet ».

Vue d’artiste du centre présentée en 2019 à l’occasion de la levée de fonds organisée par le diocèse. ©Tevaiete

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Fenua Foot | 24-01-2021

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