ACTUS LOCALESPOLITIQUE

Le CESC s’invite dans le débat sur le toilettage du statut

© CESC

Dans une procédure inédite et bricolée pour l’occasion, le Conseil économique social et culturel (CESC) a adopté mardi un « avis » sur le toilettage du statut de la Polynésie française, qui sera présenté « aux parlementaires ».

Rien ne l’y obligeait, mais le CESC a quand même tenu à rendre un avis, mardi, sur le projet de toilettage du statut de la Polynésie française. Alors que la procédure contraint seulement le gouvernement central à consulter l’assemblée de la Polynésie française, le président du CESC, Kelly Asin, a demandé au Pays « que le CESC puisse apporter sa contribution aux réflexions ».

Une procédure en dehors de toutes les règles relatives au champs d’action du CESC, puisque l’avis voté mardi matin l’a été un mois après celui de l’assemblée de la Polynésie française Et même une semaine après l’adoption du projet de loi organique par le conseil des ministres du gouvernement central qui n’a pas tenu compte de l’avis de l’assemblée…

« Je m’interroge sur l’utilité de nos travaux. Je ne pense pas qu’ils seront pris en compte. Ils iront plutôt à la poubelle », a commenté Tepuanui Snow, de la Fédération des parents d’élèves, lors de la séance.

En réponse à Tepuanui Snow, le président du CESC, Kelly Asin, a expliqué pendant les débats que ce sera « au Parlement français d’adopter le texte durant le premier semestre de 2019 » et que « c’est dans ce cadre-là que les travaux du CESC seront présentés et que les parlementaires pourront les prendre en compte ».

Paradoxalement, le CESC a donc rendu un avis sur le toilettage du statut du Pays, en ne respectant aucune des règles de ce même statut.

Des idées sur tout et surtout sur le CESC

Sur le fond, le CESC s’oppose à la formulation de l’article 1er du statut proposée par l’État. Le CESC estime dans son avis que « la Polynésie française n’a jamais revendiqué la reconnaissance de sa contribution à la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et à la défense de la Nation » et en même temps que « la reconnaissance par l’État de sa responsabilité doit être affirmée et doit se traduire par une véritable politique de réparation (…) sanitaire, économique, social, environnemental et culturel ».

Le CESC s’oppose aussi à la volonté du gouvernement polynésien d’assouplir le système de la parité au sein de l’assemblée de la Polynésie française, et le régime des contentieux pour les lois du Pays passant au Conseil d’État. La co-rapporteure, Mareva Tourneux, du Conseil des femmes, explique qu’elle défendra la position du CESC auprès des parlementaires.

Enfin, on peut relever que sur huit pages d’avis, deux sont consacrées uniquement à l’organisation du CESC. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, les membres de la quatrième institution du Pays demandent de faire passer leur mandat de 4 à 6 ans, d’être saisis sur toutes les lois du Pays, de déplafonner leur budget, de doubler leurs délais d’examen des textes, d’étendre leurs missions et enfin que l’institution change de nom pour devenir le CESEC (Conseil économique, social, environnemental et culturel) « afin que le sigle de l’institution s’exprime facilement ».

Article précedent

Le boom du charter nautique en Polynésie

Article suivant

Le rapporteur public du Conseil d’Etat va demander le rejet des recours contre la réforme des retraites

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Le CESC s’invite dans le débat sur le toilettage du statut