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Le Cesec liste ses demandes en vue de la table ronde sur le nucléaire

Le Cesec a voté ce matin un vœu listant des demandes de réparations financières ou environnementales liées aux essais nucléaires. Une feuille de route en vue de la table ronde de haut niveau sur le nucléaire, où l’institution enverra plusieurs représentants.

Peu de débats, ce matin, au Conseil économique, social, environnemental et culturel. À quelques semaines d’une table ronde de haut niveau convoquée fin juin par l’Élysée, le « vœu relatif au fait nucléaire », le premier de l’année pour l’institution consultative, était attendu, et reprend pour l’essentiel des demandes et analyses déjà formulées par le passé. Nécessaire préservation de l’environnement en Polynésie, objectifs de la loi Morin « loin d’être atteints », dépenses de la CPS pour les maladies radio-induites jamais remboursées, difficultés d’indemnisation des victimes… Le document, adopté à l’unanimité moins deux abstentions reprend aussi, dans les grandes lignes, les chiffres mis en avant par Patrick Galenon, dans sa récente lettre ouverte à Sébastien Lecornu. Il faut dire que le vœu a été présenté par Calixte Helme, lui aussi représentant de la CSTP-FO au Cesec, pour qui il s’agit surtout de « poser des bases de discussions » pour la réunion parisienne. Des demandes financières, bien sûr, mais aussi en terme de reconnaissance de responsabilité et d’actions de dépollution, explique-t-il.

Aux 80 milliards de francs de remboursement des « dépenses engagées par la CPS » pour les maladies radio-induites, et aux 5,2 milliards annuels demandés au titre de la prise en charge des services d’oncologie s’ajoute l’extension à la Polynésie de la Contribution au service public de l’électricité. Une revendication qui a déjà fait l’objet d’un voeux du Cesec et qui pourrait, selon certains calcul, permettre de financer à hauteur de 13 milliards de francs par an le système énergétique de la Polynésie.

Des chiffres « sortis du chapeau » pour Yannick Lowgreen

Un calcul qui, pour Yannick Lowgreen, une des deux voix abstentionnistes avec celle de Félix Fong de A tia i mua, « ne correspond pas du tout à la réalité ». Le président de Tamarii Moruroa, représentant des trois associations de victimes polynésiennes du nucléaire au Cesec, rappelle que la demande de remboursement de 80 milliards découle d’un chiffrage réalisé en 2017, qui n’est selon lui pas à même de convaincre l’État. « On a l’impression que la CPS a mis toutes les maladies radio-induites qu’il y a eu dans un grand chapeau et puis ils sortent avec ce chiffre », explique le représentant, qui précise « qu’on ne peut pas dire que tous les cancers sont dus au nucléaire et uniquement au nucléaire ». Plutôt que le rapport de force et la négociation sur les chiffres – une méthode qui selon lui échoue depuis de longues années – Yannick Lowgreen demande à « trouver un arrangement avec l’État » sur une « méthodologie de travail » et de calcul. Et ainsi arriver à un niveau de remboursement « correct » de la CPS.

Attention aux déceptions

Beaucoup demandes financières, en tout cas, et peut-être un peu trop d’espoir. Certains, au sein du Cesec, ne s’attendent pas à un changement radical de position de l’État, et préviennent que la déception pourrait être grande, lors de la visite d’Emmanuel Macron, prévue pour juillet et que cette table ronde semble surtout destinée à préparer. « Il n’y a jamais de miracles », reconnait Calixte Helme. Mais le président du conseil, lui, se dit confiant dans la possibilité de faire bouger les lignes. Certes les demandes sont sur la table « depuis longtemps », et avaient notamment été évoquées lors des états généraux du nucléaire en 2009. Mais, « il y a l’air d’avoir une vraie écoute » de l’Élysée, et « c’est la première fois que le Cesec est aussi bien représenté », pointe Eugène Sommers, qui fera partie de la délégation polynésienne. Il ne sera pas seul : le collège des salariés a choisi Patrick Galenon pour rejoindre la délégation. Celui des entrepreneurs a nommé Patrick Bagur, du Medef-PF. Winiki Sage et Yannick Lowgreen, respectivement membres des collèges du développement et de la vie collective, feront partie du voyage, mais au titre de leur association respective. « Et il y a 10 autres membres de délégation que le président doit inviter », rappelle Eugène Sommers, qui espère bien que certains membres du Cesec fassent partie du lot.

Côté présidence, pas d’annonce officielle pour l’instant, mais la préparation de la table ronde avance, avec une nouvelle réunion ce jeudi. La date exacte du rendez-vous parisien n’a pas encore été confirmée, mais il est probablement que le gouvernement national attende quoiqu’il arrive la fin des élections régionales métropolitaines, les 22 et 27 juin pour le convoquer.

Voeu 01-2021 Fait Nucléaire by Charlie Réné on Scribd

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