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Le chef d’état-major de l’armée de l’Air vient « remercier » les aviateurs de Tahiti-Faa’a

Le général Philippe lavigne (à droite) avec le le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, commandant des forces armées de Polynésie française.

Quelques jours après le passage des Rafales de la mission Heifara, le général Philippe Lavigne est venu rendre visite aux aviateurs de la base de Tahiti-Faa’a. L’occasion pour le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace de rappeler l’intérêt stratégique de la Polynésie, et l’objectif des missions de « démonstration » comme celle de la semaine passée.

Il est venu « pour dire merci ». Le général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’Air depuis 2018, et de l’armée de l’Air et de l’Espace depuis 2020, est en visite à Tahiti. L’ancien pilote de Mirage 2000 n’avait pas fait le déplacement au fenua depuis sa prise de fonction. Le passage de l’opération Heifara et de ses Rafales, ainsi que son invitation prochaine aux États-Unis, étaient l’occasion de venir saluer les aviatrices et aviateurs déployés en Polynésie. Et surtout de les remercier pour leur engagement « pendant ces mois compliqués de la crise Covid ». L’armée de l’Air, à l’aide de ses Casa, de l’A400M Atlas ou d’A330 MRTT, a dès le début de la crise participé à des missions de transports et d’évacuation de victimes de l’épidémie.

L’occasion aussi pour le général de rappeler l’utilité du détachement Air 190 de Tahiti Faa’a, qui compte en son sein un escadron de transport et une unité dédiée à l’escale aérienne militaire. Des forces qui « font partie d’un grand dispositif de présence et de souveraineté » dans l’Outremer. Et la Polynésie, « au croisement de grandes routes maritimes entre l’Asie, l’Amérique et l’Australie », en est une des bases d’intérêt stratégique fort. Le général a aussi voulu souligner sa satisfaction de voir de nombreux jeunes Polynésiens s’engager dans l’armée de l’Air chaque année.

En plus de ces fonctions de défense, l’armée de l’Air participe à des missions d’aide aux populations en Polynésie, notamment du ravitaillement et du rapatriement, rappelle-t-il. Et peut se déployer sur des interventions humanitaires après des catastrophes naturelles. Le chef d’état-major a lui-même participé, à l’époque en tant qu’expert de la planification, à l’opération d’assistance aux victimes du tsunami indonésien de 2004.

Heifara : un message pour « des compétiteurs de la région »

Le détachement Air 190 a aussi été mis à rude épreuve, ces dernières semaines, par l’organisation et l’accueil de la mission Heifara dont les Rafales ont fait du bruit, dans tous les sens du terme, dans toute la Polynésie. Un « déploiement exceptionnel », rappelle le général, qui est le résultat d’une « préparation de plus de six mois », et qui a demandé « un engagement total ».  La mission, qui faisait écho au déploiement Pégase, en Asie du Sud Est en 2018, était avant tout un entraînement pour l’armée. L’objectif fixé par le chef d’état-major :  pouvoir déployer, d’ici 2023, 20 rafales à 20 000 km de la métropole en moins de 48 heures. Au fenua, dans le camp indépendantiste mais pas seulement, certains ont vu d’un mauvais œil ou remis en cause l’intérêt de cette « démonstration de force ». « La première démonstration, c’est celle d’une capacité de protection », nuance le général pour qui l’éloignement de la Polynésie « ne doit pas être une limitation ». Les Rafales, comme d’autres appareils, pourraient par exemple venir protéger l’espace aérien du fenua contre une incursion d’une autre nation. « Il est important de rappeler que la France est attachée à certaines valeurs, et notamment celle de liberté d’action, de navigation, de survol », précise le général.

Ces dernières années, les responsables de l’armée française, comme ceux d’armées alliées, se sont plusieurs fois inquiétés publiquement de la volonté de la Chine d’étendre sa zone de souveraineté et d’influence maritime. Des tensions sont de plus en plus palpables entre le pays de Xi Jinping et des états voisins (Japon, Philippines, Vietnam, Taïwan…) sur les questions de présence maritime, de liberté de navigation ou de pêche. Début juin, Taïwan, état indépendant séparé de la Chine continentale depuis la prise de pouvoir communiste à Pékin, et depuis revendiqué par la République Populaire, a subit une incursion de trente appareils militaires chinois. Sans pointer directement vers le géant asiatique, Philippe Lavigne estime que cette démonstration « a été très bien comprise par d’autres compétiteurs dans la région ».

Le général Philippe Lavigne est attendu dans les prochains jours à Langley, près de la côte Est américaine où il retrouvera une partie des appareils ayant participé à la mission Heifara – Wakea. Sur place seront célébrés les 240 ans de la bataille de Yorktown, au cours de laquelle la France et les forces américaines ont combattu côte à côte. Plus tard, c’est l’avenir de cette collaboration qui sera évoquée, avec une réunion inédite des chefs d’états-majors de différentes nationalités sur les questions « d’interopérabilité ». En clair : « comment être à même d’allier les forces des différentes armées alliées ».

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