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Le Heiva Taure’a, plébiscité pour son « accrochage scolaire »


La sixième édition du Heiva Taure’a, qui permet à des collèges de tout le fenua de présenter un spectacle d’art traditionnels complet à To’ata, aura lieu du 9 au 11 mars prochain. Les établissements voulant participer sont de plus en plus nombreux et les inscriptions ont dû être limitées. Une preuve de l’intérêt pédagogique et social du concours, assurent les autorités.  

Afareaitu, Anne-Marie Javouhey, Maco Tevane, Paea, Taravao, Pomare IV ou les CJA, mais aussi Bora Bora, Makemo et Taha’a en catégorie orchestre… Au total, ce sont dix collèges, publics et privés, qui ont été retenus pour participer à cette sixième édition. « On a dû limiter les inscriptions », explique la ministre de l’Éducation Christelle Lehartel : beaucoup d’autres établissements souhaitaient se lancer dans ce très prenant défi du Heiva Taure’a cette année. Mais dix était le chiffre maximum « pour que les trois soirées prévues à To’ata restent dans un timing raisonnable ». Il faut dire que chaque collège doit présenter un spectacle complet d’arts traditionnels, travaillé « de bout en bout »par les élèves. Chants et danses bien sûr, mais aussi costumes, décors, et travail de fond sur les questions historiques, botaniques, géographiques ou culturelles abordées dans le thème… D’après le ministre de la Culture Heremoana Maamaatuaiahutapu, les collégiens ont fourni cette année encore un « travail impressionnant par sa richesse » et auraient même de quoi « apprendre des choses aux adultes en termes de présentation de dossier ».

Près de 650 élèves impliqués « de bout en bout »

Après des mois de travail, ils seront donc près de 650 à « fouler la scène mythique de To’ata » pour affronter le public – près de 4 000 places par représentation – ou s’affairer en coulisse. Pour le président du jury Tonyo Toomaru, qui a circulé entre les établissements ces derniers mois pour aider élèves et enseignants à se préparer au concours, ce projet a une valeur éducative unique. « Ce qui est important, c’est qu’on travaille sur l’interdisciplinarité : on valorise des enseignements de plusieurs matières au travers des thématiques », explique le professeur de reo Tahiti à l’Université. Surtout, l’évènement représente une chance particulière pour les collèges des archipels : « Ils peuvent en profiter pour bénéficier d’autres visites à Tahiti : des vernissages, des pièces de théâtre, ou aller au Majestic, c’est énorme pour eux ».

« Créer du lien » au-delà du collège

Le Heiva Taurea avait été créé comme une plateforme de projet pédagogique pour les classes à horaires aménagés en musique et en danse, les fameuses Cham/Chad. Un dispositif qui lui aussi est très demandé, « presque tous les établissements du fenua » voulant faire partie de ce partenariat avec le Conservatoire aux côtés des collèges de Tipaerui, Taravao et Maco Tevane. Si la demande est si forte c’est que cette valorisation de la culture traditionnelle dans le parcours scolaire, via les classes spécialisées ou la participation au Heiva Taure’a, a « fait ses preuves », reprend Christelle Lehartel. Les projets pédagogiques « créent du lien » en impliquant toutes les équipes pédagogiques, mais aussi les parents d’élèves, les spécialistes de la musique et du chant et les quartiers environnants. Surtout, ces projets permettraient de lutter « efficacement » contre le décrochage scolaire. Ou plutôt favoriser « l’accrochage scolaire », comme préfère le dire la ministre qui a mené une réflexion sur ce point avec une inspectrice de l’Éducation nationale :

Le sixième Heiva Taure’a, c’est du 9 au 11 mars, à To’ata. Les places, entre 200 et 500 francs, seront en vente dès demain via le site et la billetterie de la Maison de la culture, et un live Facebook des soirées sera mis en place gratuitement pour les familles ne pouvant pas se déplacer.

 

 

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