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Le port de pêche prépare sa métamorphose

 

En brun, les zones « ateliers », en bleu la zone « mareyage », en vert la zone « traiteur » et en jaune les zones rajoutées dans le futur port de pêche. ©DRM

Le ministre en charge de l’économie bleue, Teva Rohfritsch, accompagné du ministre de l’Équipement René Temeharo et du directeur de TNAD Rémi Grouzelle, a tenu une réunion ce mardi au port de pêche pour présenter aux professionnels le projet de réaménagement du port de pêche. Un projet au long cours, puisqu’il reste des études à mener et qu’il faudra construire tout en maintenant l’exploitation : tout cela devrait prendre au moins 6 ans.

Il aura fallu 4 ans d’études, qui ont donné naissance à 7 scénarios, lesquels ont finalement servi à en valider un 8e, pour que ce projet de réaménagement, qui fait partie de la politique sectorielle de la pêche votée par l’assemblée en 2018, voie enfin le jour. Le port de pêche restera à Fare Ute, alors qu’il avait été un temps question de l’implanter à Faratea, à la presqu’île. Mais les pros de la pêche et du mareyage ont souhaité rester au plus près du port et de l’aéroport. Il faudra donc réaménager en « poussant les murs » et sans perturber l’exploitation, comme l’explique le directeur des Ressources marines, Cédric Ponsonnet.

Ce mardi, le gouvernement organisait une présentation du projet, piloté par la Direction des ressources marines (DRM), afin d’obtenir le feu vert des professionnels : l’investissement total du Pays va s’élever à 3,7 milliards de Francs pour moderniser et mettre aux normes internationales ce port de pêche, dont le premier quai fut inauguré en 1993 et qui est arrivé à son maximum en termes de traitement des produits de la pêche, grâce notamment au 1,8 milliard de Fcfp d’investissement du Pays depuis le début des années 2000.

Aujourd’hui, le port de pêche c’est une emprise foncière, propriété du Pays, d’environ 20 000 m2, quelque 3 000 m2 de bâtiments, 69 palangriers actifs représentant 6 600 tonnes. Et c’est aussi un port qui n’est « pas optimisé en termes de fonctionnement », dans lequel il faut revoir le flux des bateaux, des cargaisons, des véhicules professionnels et particuliers. D’où la nécessité d’un réaménagement profond, et d’une concertation. Face aux nombreuses questions de détail posées par certains professionnels présents, Teva Rohfritsch a rappelé que le rôle du Pays est de doter la filière d’infrastructures, pas de se substituer au secteur privé pour la conception et la conduite des projets.

Toutefois, le projet de réaménagement comprend une criée, qui avait disparu ces dernières années, et qui permettrait aux patrons de pêche qui ne sont pas mareyeurs et peu au courant des cours du poisson à l’international, par exemple, d’être moins tributaires des prix d’achat proposés par les mareyeurs. À ceux qui demandaient un « tunnel de congélation », il a  recommandé de mettre à l’étude un projet commun.

Les tours à glace déplacées, et une zone « traiteur » de vente aux particuliers

©DRM

Parmi les nouveautés du projet, de nouveaux ateliers mécaniques dans le hangar côté Papeava,  l’utilisation de la zone sud qui sera remblayée pour faire place à un quai spécifique d’avitaillement, après déplacement des tours à glace, et une zone dédiée à la vente directe qui permettra aux particuliers de ne pas rentrer dans l’enceinte du port pour faire leurs achats.

Le directeur des Ressources marines table sur deux ans pour les études restant à mener – géotechnique, juridique et financière – et quatre à cinq ans de travaux ensuite. Ainsi le nouveau port de pêche ne sera pas opérationnel avant au moins 6 ans.

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