ACTUS LOCALESSANTÉ

Les îliens en fin de confinement à Tahiti toujours dans l’attente

Les 25 personnes de Raiatea, Bora Bora et Huahine, hébergées pour leur quatorzaine dans les logements étudiants de l’UPF ne sont pas les seules à attendre un hypothétique retour dans leur île. Il y en aurait au moins 60 de plus, hébergés par leur famille à Tahiti, ou encore à leurs propres frais, et qui ne présentent pas de symptômes du covid-19. Le ministre de la Santé leur laisse peu d’espoir, en tout cas pas avant la fin de la semaine prochaine. Nous avons recueilli le témoignage d’une professeure du collège de Bora Bora.

« Je suis arrivée à Tahiti le 19 mars, pour la quatorzaine de ma fille qui rentrait des États-Unis, parce que la Californie demandait aux internationaux de rentrer chez eux, raconte Sandrine. Donc on a pris une location AirBnB pour qu’elle puisse le faire et que je sois avec elle. Et on avait un billet de retour sur Bora Bora le 3 avril, puisque les vols n’étaient pas encore suspendus ».

Les choses se compliquent quand Air Tahiti cesse de voler. Sandrine prolonge la location, mais jusqu’à quand ? Personne n’est capable de lui donner une réponse.

Sandrine, qui est professeur, gère depuis Tahiti la continuité pédagogique avec ses élèves. Pas facile sans ses documents, qu’elle n’a pas avec elle puisqu’elle était persuadée de pouvoir revenir à temps. C’est donc « très compliqué, aussi bien financièrement que professionnellement, » dit-elle. Les services de l’État et du Pays auxquels elle a parlé ne lui proposent pas d’hébergement alternatif, dit-elle, pour poursuivre le confinement au-delà de dimanche prochain, date de fin de sa location. En fait, dit-elle, « la cellule de crise nous disait ‘c’est le Haut-commissariat,’ et le Haut-commissariat nous disait ‘c’est Air Tahiti’, et Air Tahiti dit ‘il n’y a pas de vols’. Et là on a absolument plus aucune nouvelle, aucun contact. » Et son courrier à Gaston Tong Sang est resté sans réponse, dit-elle.

Prêts à refaire une quatorzaine dans leur île

À présent que la quatorzaine est effectuée, Sandrine et sa fille veulent donc quitter Tahiti au plus vite ; elles sont « prêtes à payer un test » ou à se remettre en quatorzaine à leur arrivée chez elles.

C’est également ce que voudraient pouvoir faire les 25 personnes confinées dans les logements étudiants de Outumaoro, dit Josiah Bordes, l’un des résidents de Raiatea qui en a appelé aux maires de son île. Selon lui, « les maires (de Raiatea, ndlr) seraient d’accord » pour un retour de leurs résidents bloqués à Tahiti. Avec ses camarades d’infortune, ils ont en tout cas refusé d’aller s’installer au Royal Tahitien, l’un des hébergements avec lesquels le Pays a passé un accord.

« Pas avant la fin de la semaine prochaine », dit le ministre de la Santé

Ce lundi après-midi, lors du point presse de la cellule de crise du Pays, le ministre de la Santé Jacques Raynal a déclaré à propos des îliens en fin de confinement : « On pourrait considérer qu’ils sont indemnes du virus et que ces îles qui n’ont pas reçu de personnes depuis le début de l’épidémie sont indemnes, et c’est ce que je pense. Pour autant,(…) s’il devait être fait quelque chose, ça ne serait de toute façon pas avant la fin de la semaine prochaine. Donc, patience… (…) Nous avons une nouvelle réunion avant vendredi avec l’État, et nous pourrons peut-être déterminer une éventuelle sortie progressive du confinement. Mais je reste très réservé sur cette mesure.»

 

Article précedent

En Nouvelle-Calédonie, l'attestation numérique mise en œuvre dès demain

Article suivant

Le thonier chinois échoué à Arutua relance le débat sur la surveillance de la pêche illégale

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Les îliens en fin de confinement à Tahiti toujours dans l’attente