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Les réservistes sanitaires, « un œil extérieur pour améliorer nos propres dispositifs »

©CP/Radio1

Six réservistes sanitaires mis à disposition du Pays par le ministère parisien de la Santé vont se mettre au travail pour analyser les modes de transmission du coronavirus en Polynésie pour mieux contrôler et réduire les foyers épidémiques, et se rendre sur le terrain pour aider les cellules de santé des communes à mieux gérer la sécurité sanitaire autour des personnes porteuses du virus. Selon leurs conclusions, la stratégie de test des autorités de santé pourrait être modifiée, afin de mieux identifier les porteurs sains.

Ce matin au Haut-commissariat, Dominique Sorain, Edouard Fritch et Jacques Raynal étaient réunis pour présenter les 6 réservistes sanitaires arrivés de France ce weekend. À la demande du Pays, ils vont renforcer les équipes du PC de crise du Bureau de veille sanitaire, qui ont « le nez dans le guidon » depuis plus de 6 mois, dit Jacques Raynal qui rappelle que la Polynésie n’a que deux médecins épidémiologistes. Les réservistes se mettent au travail immédiatement, mais le ministre assure qu’il a « rappelé les consignes » et que leurs contacts seront réduits « au strict minimum » dans l’attente des résultats de leur second test.

La durée de leur mission est de trois semaines, à l’issue desquelles ils seront prolongés ou remplacés pour une autre période de 3 semaines, selon les obligations de chacun. La réserve sanitaire de Santé Publique France est constituée d’environ 4 000 professionnels de santé volontaires (médecins, soignants, techniciens de laboratoire, etc…). La mission au fenua est menée par le Dr Eric Ledru, médecin épidémiologiste et biologiste.

Le Dr Ledru a ensuite été affecté à Mayotte et en Guyane, avec pour mission d’aider au contrôle et à la réduction des clusters. Il en sera de même ici.

Les gestes barrières restent « la pierre angulaire » de la lutte contre le covid-19

La Direction de la santé compte sur leur expérience de terrain, sur leurs capacités d’analyse du mode de diffusion du coronavirus, selon les tranches d’âge et les risques que présentent les personnes touchées, et sur le mode de surveillance des foyers de contamination. Ils seront amenés à faire de la pédagogie auprès des personnes qui devront s’isoler et des autorités communales. Pour ce médecin, les gestes barrières restent « la pierre angulaire de la lutte contre le covid. » 

Bientôt un changement dans la stratégie de tests ?

« Nous voulons élargir notre point de vue », a déclaré le ministre de la Santé. Édouard Fritch et Jacques Raynal sont ouverts, disent-ils, au changement de certains protocoles à la lumière de ce que diront ces spécialistes.

Mais, rappelle le président du Pays, ces renforts ne sont pas « des grands prêtres qui vont venir faire des miracles chez nous. Ils ne viennent pas non plus remettre en cause ce que nous avons fait, » rappelant « qu’on a été exemplaires » au début de la crise. Mais rappelant aussi que « tout système a des faiblesses, il faut savoir l’accepter. » « On savait qu’on aurait des cas, dit Dominique Sorain à propos de la réouverture des liaisons internationales, mais on ne peut pas vivre continuellement de cette façon, » en référence au couvre-feu et au confinement que la Polynésie a connus. Le ministre aussi bien que le haut-commissaire se sont dit globalement satisfaits du respect des mesures barrières. « Il y a toujours une fraction minime qui ne respectera pas les mesures que l’on prend, » dit Jacques Raynal, mais il s’agit « d’une infime minorité » dit Dominique Sorain, qui assure que « l’objectif n’est pas de rentrer de l’argent dans les caisses » en distribuant des amendes.

Le ministre de la Santé a confirmé l’arrivée dans les prochains jours de 50 000 kits de tests supplémentaires. Il a indiqué que le taux de réponse aux auto-tests est de 95%, sans pointer du doigt les 5% restants, souvent des tests égarés à la suite d’un incident : « Les personnes sont tout à fait civiques ». La Police de l’air et des frontières, dit le haut-commissaire, a reçu l’ordre d’effectuer des « contrôles aléatoires » sur les certificats de tests pré-embarquement, et estime leur taux de fiabilité à « 98-99% ».

Jacques Raynal a notamment évoqué le besoin de décider « comment dépister le plus rapidement possible les porteurs sains. » Un changement de stratégie » déjà évoqué lors du point presse de lundi dernier.

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