ACTUS LOCALESSOCIALSOCIÉTÉ L’exécutif revoit ses propositions à la hausse, la Fraap ne désarme pas Charlie Réné 2025-01-20 20 Jan 2025 Charlie Réné Le CSFP s’est prononcé, ce lundi, pour une revalorisation des catégorie D, frisant les 13 000 francs de hausse de salaires pour les échelons les plus bas. Coût pour la collectivité : 252 millions de francs par an, presque deux fois plus que le projet initial de l’exécutif. Mais pas de quoi convaincre la Fraap qui campe sur sa demande de 20 points d’indice. Le gouvernement devra trancher le 29 juin, mais le syndicat pourrait reprendre son mouvement de grève d’ici là. Les membres du Conseil supérieur de la fonction publique (CSFP) se sont réunis, comme prévu, ce lundi après-midi pour donner un avis sur les huit propositions de revalorisation des catégories D. Et comme prévu, les débats ont été tendus : la majorité du conseil — l’administration et deux des syndicats représentatifs, la CSTP-FO et A tia i mua — a voté en faveur d’une des quatre nouvelles propositions de l’exécutif. Celle-ci consiste à augmenter de 12 points d’indice (soit 12 700 francs bruts par mois) les plus bas salaires des 1 856 agents de la catégorie, avec une dégressivité jusqu’à 5 points (5 300 francs par mois) pour le haut de la catégorie. Une proposition qui « respecte » les engagements pris par le président Moetai Brotherson, pointe Vannina Crolas. 252 millions de francs Coût de cette hausse de salaire pour le Pays ? 252 millions de francs, près de deux fois plus que le projet défendu le 23 décembre dernier par la même administration dans ce même CSFP, et qui prévoyait une augmentation uniforme de 5 points sur toute la catégorie D. « L’idée, vraiment, c’est de favoriser les plus faibles salaires. C’est ce qu’on a toujours dit, depuis le début », insiste la ministre, qui s’était présentée ce lundi avec trois autres propositions, dont certaines prévoyaient des hausses de salaires plus fortes pour l’entrée de la grille, mais qui ne concernaient pas tous les agents. Des options « balayées » par l’ensemble des syndicats, car jugées pas assez « équitables ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2025/01/CSFP-1-VANINNA.wav De l’autre côté de la table, la Fraap continue de camper sur sa propre proposition, une revalorisation dégressive commençant à 20 points d’indice, et qui a été chiffrée à 524 millions de francs par an par le Pays. Soutenue, comme lors du vote du CSFP du 23 décembre, par la Fissap et le SFP, la fédération de Jean-Paul Urima dénonce la « méthodologie adoptée lors de cette réunion ». Pour l’organisation, qui avait déjà mené une grève de cinq jours dans l’administration en décembre, les autres syndicats n’ont pas à être inclus dans les négociations, puisqu’elle est la seule à avoir déposé un préavis. « On attend qu’on nous saisisse dans le cadre de négociations » La Fraap demande donc au gouvernement de ne pas prendre en compte cet avis du CSFP et exige même son « invalidation », arguant que la procédure n’a pas été respectée. « On attend qu’on nous saisisse dans le cadre de négociations, pas dans celui d’une réunion du conseil supérieur. C’était inconcevable que nous puissions venir discuter de nos points de négociations devant des personnels de l’administration et d’autres syndicats, s’agace le secrétaire général délégué de la Fraap, Georges Ateo. C’est la première fois qu’on voit ça. Il n’y a jamais eu de rencontre de ce genre-là, jamais dans le cadre d’une grève où le Conseil supérieur a été sollicité pour décider de l’avenir du mouvement social. « https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2025/01/CSFP-2-Georges-Ateo.wav Cette demande d’invalidation, la ministre dit en avoir « pris note », rappelant toutefois que tout projet de texte venant modifier, par délibération, des dispositions du statut de la fonction publique doit obligatoirement passer par le CSFP. « Si nous étions passés directement au conseil des ministres, les autres membres du CSFP auraient pu contester le projet, puisqu’ils n’auraient pas été consultés », explique-t-elle. Pour rappel, le CSFP n’a qu’un rôle consultatif. C’est le conseil des ministres qui devra trancher le 29 janvier prochain. La ministre de la Fonction publique, Vannina Crolas, précise tout de même que toutes les propositions seront, quoi qu’il arrive, soumises au conseil des ministres. En attendant, la Fraap menace toujours de reprendre son deuxième mouvement de grève, suspendu avant même d’avoir commencé, voilà une semaine. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)