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L’insoutenable ballet des violences conjugales au tribunal

Les affaires de violences conjugales sont malheureusement encore trop nombreuses à la barre du tribunal correctionnel de Papeete, tout comme les « excuses » des maris violents…

Encore une fois ce lundi après-midi, le tribunal correctionnel de Papeete a eu à étudier deux affaires de violences conjugales. Des faits qui, s’ils peuvent paraitre assez routiniers pour certains, sont une calamité qui détruit toutes les sociétés.

La première affaire s’est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi, puis samedi dans la journée. Un homme d’une trentaine d’année a frappé sa femme à la tête, aux jambes et aux bras, le tout devant la fillette de 10 ans du couple. Des coups de poing et de pied qui ont laissé la malheureuse dans un piteux état si l’on en croit les déclarations et photos des gendarmes qui ont pris sa plainte. Les militaires ont indiqué que cette dernière est arrivée en boîtant, que son œil était injecté de sang, qu’elle tremblait et portait des bleus et traces de coups. Comme toujours, ces violences ne sont pas isolées. Depuis trois ans, c’est tous les six mois que Monsieur prend sa femme pour cible, d’après ses déclarations.

Lui, pêcheur en formation, grand, taillé comme un boxeur, reconnait les faits à la barre. La gorge remplie de sanglots, il explique avoir découvert cette nuit-là que sa femme le trompait avec un ami de la famille : « la colère m’a emporté, ma jalousie, mais ce n’était pas une raison pour en arriver là ». Une déclaration sur laquelle la juge le rejoint : « ce n’était certainement pas une raison ni une explication, c’est fini Monsieur, le temps où on frappait les femmes ». Quand aux autres violences qui émaillent la vie du couple, « que des claquettes », « des petites violences »

Invitée à s’exprimer, sa femme a simplement déclaré : « Je veux juste qu’il ne s’approche plus de moi ».

Une requête entendue par le tribunal qui a condamné le mari violent à un an de prison avec un sursis probatoire de deux ans durant lequel il a interdiction d’entrer en contact avec la victime.

Récidive à Bora Bora

La deuxième affaire est un peu différente. Un jeune homme de 23 ans comparaissait pour avoir bousculé, donné un coup de tête et arraché le collier de sa petite copine tout juste majeure. Le jeune homme est sorti de prison en juin dernier après avoir été condamné en janvier pour des violences… sur cette même petite amie ! Il avait interdiction de rentrer en contact avec elle. Oui mais voilà, d’après ses propos, elle n’a pas cessé de l’appeler durant toute sa détention et lui aurait demandé de rentrer directement à Bora Bora sous peine de rupture. De nouveau réuni avec sa copine, le jeune homme fouille dans le téléphone portable de la jeune femme et découvre, toujours selon ses dires, qu’elle se livrait à la prostitution pour consommer de l’ice. Raison pour laquelle il l’aurait mise dehors. Ce n’est que plus tard qu’ils se seraient recroisés et qu’il aurait décidé de récupérer le bijou qu’il lui avait offert…Quelques éléments jouent en défaveur de ce jeune homme qui agit, à la barre du tribunal, comme un enfant qui aurait fait une bêtise. Son casier comporte déjà sept condamnations dont cinq pour violences. Après les faits, il aurait proposé 50 000 Fcfp à la demoiselle pour éviter une plainte. Il le dit lui-même, il est « trop impulsif », c’est le moins que l’on puisse dire… « Je ne suis pas un mauvais gars, je veux changer, je vous le promets » plaide-t-il devant les juges. En l’absence de sa victime qui n’a pas été prévenue de l’audience, il sera finalement jugé le 27 juillet prochain. En attendant il a été conduit en détention provisoire.

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