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« N’attendez rien du gouvernement, fabriquez vous-mêmes 500 000 masques » dit le Dr Al Wardi aux industriels locaux

©UPF

Le vice-président du Conseil de l’Ordre des médecins de Polynésie française, Nedim Al Wardi, est revenu pour Radio1 sur l’épisode de l’interdiction par arrêté de la prescription d’hydroxychloroquine par des médecins libéraux, interdiction contestée par ces derniers mais confirmée par le tribunal administratif. Les prescriptions par des médecins libéraux ne respectaient même pas le protocole mis en œuvre par le Pr Raoult, souligne le Dr Al Wardi. Il recommande également que les industriels polynésiens produisent masques et gels sans attendre les laborieuses dotations du Pays.

 Il y a quelque jours, les pharmacies constatant une augmentation des prescriptions d’hydroxychloroquine  avaient tiré la sonnette d’alarme.

Suite à cela, le 8 avril dernier, le gouvernement avait pris un arrêté pour en limiter, dans le cadre de la lutte contre le covid-19, la prescription au seul cadre hospitalier. Le Conseil de l’Ordre des médecins avait déjà, il y a un mois, écrit que la prescription de chloroquine hors de ses indications habituelles – autrement dit, en traitement du covid-19 – constituait une faute. Nedim Al Wardi explique en outre que les médecins de ville qui avaient prescrit du Plaquénil dans ce cadre l’avaient fait de façon plus anarchique que le Dr Didier Raoult dont ils se réclamaient.

« On sait où ça c’est fait, on sait qui s’est affolé, dit Nedim Al Wardi, mais il fallait à tout prix arrêter ça. C’est pour ça que l’Ordre des pharmaciens avait demandé le retrait de toutes les boites de Plaquénil parce que c’était totalement hors normes comme prescription (…) C’est pour ça que le premier texte du Conseil considérait que c’était une faute. »

Dans un second communiqué, publié après une réunion en urgence le 11 avril, le conseil de l’Ordre avait fait disparaître la notion de « faute », réaffirmant le droit de prescription de tout médecin mais insistant aussi sur les conditions de cette prescription. Le Conseil de l’Ordre, précise son vice-président, ne se positionne d’ailleurs pas sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine contre le covid-19. Nedim Al Wardi espère que les études en cours prouveront les bénéfices annoncés par l’IHU de Marseille, car cela pourrait être la clé d’un déconfinement réussi.

Doit-on confiner les médecins ?

Nedim Al Wardi soulève un autre point difficile : le confinement imposé, depuis la semaine dernière, à deux médecins. Une enquête de la cellule sanitaire a montré que plusieurs personnes atteintes du covid-19 avaient vu deux médecins, à qui il a donc été demandé de se mettre en quatorzaine. Mais que se passera-t-il si les chiffres augmentent ?

À titre personnel, Nedim Al Wardi qui a profité du confinement pour suivre les cours en ligne de la faculté de médecine de Harvard sur les pandémies, rappelle que « le confinement, c’est la médecine du pauvre. Si tout le monde a des masques, si on a de la solution hydro-alcoolique partout, si on fait des tests partout, etc… les seuls que l’on va confiner ce sont les malades, et on laisse tous les autres gens circuler et maintenir une vie économique.  C’est ce qui se passe à Taïwan, c’est ce qui s’est passé à Hong Kong, ou en Corée du Sud, ce sont ces pays-là qui ont extrêmement bien réagi. »

Les industriels polynésiens sont-ils suffisamment mobilisés pour produire gels et masques ?

Suite logique, selon lui : la Polynésie doit fabriquer des masques, même en tissu, et du gel hydro-alcoolique, non pas en mode artisanal, mais en quantités industrielles, une recommandation qu’il a faite au Medef devant la difficulté de se procurer des masques homologués, que ce soit en métropole ou en Chine.

Une fabrication qui commence à se mettre en place, avec les commandes de masques en tissu émanant de plusieurs grandes entreprises : « C’est le prix à payer pour sortir du confinement »

 

 

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