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« Ni les syndicats ni le gouvernement ne pensent aux retraités »

Les six jours de grève générale et le protocole d’accord signé hier soir par le président Édouard Fritch ont fait réagir le Sdiraf. À entendre son président, Émile Vernier, les retraités sont les grands perdants de ce mouvement.

« Pas un mot pour nous ». De la hausse du Smig aux revalorisations de carrière du public en passant par la protection sociale, « les retraités ne sont cités à aucun moment dans ce protocole », dénonce Émile Vernier. Certes, les pensionnés n’étaient pas réellement l’objet de cet accord passé entre le gouvernement et les représentants des salariés. Mais le président du Sdiraf (Syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs) n’en démord pas, cette absence témoigne d’un « mépris » : « On parle des salariés, de leur pouvoir d’achat en baisse, de la hausse des prix, et les retraités ? Certains on l’impression qu’ils ont un arbre dans la cour où ils cueillent des billets, mais ils ont les mêmes problèmes que les autres, dénonce le responsable. Nous aussi on fait des courses, on paie des cotisations maladies, nous aussi on va être touchés par la TVA sociale… ».

L’ancien candidat aux territoriales de 2013 accuse au passage Édouard Fritch de ne pas se préoccuper non plus des Polynésiens vaccinés. « Les non-vaccinés, c’est eux qui aboient, qui manifestent, on les voit tout le temps partout », s’agace le responsable. Les vaccinés, 163 000 personnes au dernier carré épidémiologique, « se taisent » alors qu’ils sont « pris en otage » par « une petite minorité », insiste-t-il. Plutôt qu’une baisse des amendes de l’obligation vaccinale, le Sdiraf aurait préféré une plus forte contrainte à la vaccination.  

Les syndicalistes qui « se préparent pour l’assemblée »

Pour autant le syndicat ne s’oppose pas à tous les points du protocole d’accord. Le Sdiraf salue par exemple la réforme de la gouvernance de la CPS : « les administrateurs actuels ont fait preuve de leur incompétence », reprend Émile Vernier, qui a lui même siégé à la caisse par le passé. Si la demande d’augmentation des pensions – qui irait à rebours des orientations du Cosr, dont il est lui-même vice-président – n’est pas explicite, celle d’une représentation au sein du futur conseil d’administration est tout à fait claire. Et même « logique », explique-t-il, le ratio « retraité/salarié » étant tombé à moins d’un pour deux au RGS et la proportion des seniors dans la population devant grimper « de 13% à 19% d’ici 2030 ». Un siège « minimum », donc, que le syndicat demande au Pays : « ça fera 5 sièges pour les salariés, 5 pour les patrons, 4 pour les institutions, et un pour les retraités ». Qui « ne peuvent pas » être représentés par un autre organisme que le Sdiraf, au conseil d’administration comme au comité stratégique de la protection sociale.

Certains pourraient suggérer que les retraités soient représentés du côté des syndicats. Mais eux aussi sont accusés de ne « pas penser aux intérêts des pensionnés« . Ni à ceux du fenua d’ailleurs, Émile Vernier dénonçant les conséquences des blocages de vols ou du port pendant six jours. À l’entendre, les chefs de file syndicaux ont « d’autres intérêts » en tête : « Il suffit de se reporter à 2018, quand le gouvernement a voulu s’attaquer à la retraite, rappelle-t-il. Grève générale, mobilisation, grève générale, cassage de porte à l’assemblée, et après on a retrouvé deux élus syndicalistes à l’assemblée. Ça sera pareil, j’en mets ma main à couper. Je le dis clairement : Galenon, il veut être à l’assemblée ! Et il sera pas chez Édouard Fritch ».

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1 Commentaire

  1. blazée
    1 décembre 2021 à 10h34 — Répondre

    ah oui combien d’années les retraités n’ont pas été augmentés ??? mais la pension baisse à cause des cotisations, assurances et tout le reste, merci le gouvernement

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