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Rixe en Corse: des "membres d'une famille maghrébine" mis en cause

Bastia (AFP) – L’origine d’une rixe samedi à Sisco (Haute-Corse) entre des villageois et une famille maghrébine incombe « à l’évidence » à des membres de cette famille dont trois frères ont été placés en garde à vue ainsi que deux villageois, a annoncé mercredi le parquet de Bastia.

La rixe avait fait cinq blessés samedi soir autour d’une crique du village et avait nécessité l’intervention d’une centaine de policiers et gendarmes pour ramener le calme. Selon le parquet, la garde à vue des cinq personnes porte sur « des violences avec armes pour la partie maghrébine » et pour « violences en réunion pour les deux villageois ». 

« A l’évidence, à l’origine des incidents se trouvent des membres de la famille maghrébine », a déclaré M. Bessone lors d’une conférence de presse. « Ils ont voulu, dans une logique de caïdat, s’approprier la plage et la privatiser », a ajouté le procureur, précisant: « ils ont multiplié (…) des incidents avec un certain nombre de personnes: jets de pierre à proximité d’autres personnes pour les intimider, tensions très fortes, insultes, menaces ».

Une « altercation » s’est alors produite entre « un des jeunes du village et des membres masculins de cette famille », a ajouté M. Bessone. « A partir de là, les versions sont diamétralement opposées », a-t-il souligné.

C’est « la raison pour laquelle j’ai demandé (…) le placement en garde à vue des trois membres masculins de cette famille pour déterminer dans quelle mesure, dans quelle nature et avec quelle intensité ils avaient procédé à des actes de violence sur cet adolescent », a poursuivi le magistrat.

Le parquet, a dit le procureur, souhaite « établir l’intégralité des responsabilités » et « c’est pour déterminer dans quelle mesure deux personnes originaires du village ont participé à ces dites violences qu’ils ont été également placés en garde à vue ».

M. Bessone a aussi demandé de « laisser la gendarmerie travailler dans la sérénité » pour mener à bien cette enquête, confiée à la section de recherches.

Deux des trois frères d’origine marocaine ont été interpellés chez eux à Furiani, une commune au sud de Bastia, et le troisième, qui se savait recherché, s’est présenté spontanément à la gendarmerie.

Les deux habitants de Sisco se sont également présentés d’eux-mêmes à la gendarmerie où ils avaient été convoqués, selon M. Bessone.

– Appels au calme à Borgo –

Mercredi soir, plusieurs centaines de personnes, des habitants de Sisco et de nombreux militants nationalistes notamment, ont participé à un rassemblement de soutien aux deux villageois devant le camp militaire de Borgo où ils sont interrogés par les gendarmes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le rassemblement devant l’enceinte militaire protégée par un important dispositif de gendarmes en tenue anti-émeute s’est déroulé sans incident.

Présents, les présidents nationalistes du Conseil exécutif territorial, Gilles Simeoni, et de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, ont lancé un appel au calme.

Le maire socialiste de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, qui a pris lundi un arrêté contre le port du « burkini », vêtement de bain islamique recouvrant le corps et la tête, dans sa commune, a également appelé « au calme et à la patience ».

M. Vivoni a reçu le soutien de l’association des maires de Haute-Corse. Les maires ont aussi exprimé dans un communiqué leur solidarité avec les habitants de Sisco et demandé à l’Etat de « faire respecter scrupuleusement les règles de la laïcité ».

Les incidents de Sisco sont les plus importants depuis l’agression le soir de Noël de pompiers venus éteindre un feu et caillassés et battus dans une cité sensible du quartier de l’Empereur à Ajaccio. Le lendemain, des rassemblements avaient été émaillés d’insultes raciste et du saccage d’une salle de prière musulmane.

L’Assemblée de Corse a adopté en juillet une motion rappelant les vertus de tolérance, notamment religieuses, corses tout en demandant à l’Etat de renforcer la sécurité face aux risques de violences terroristes, de fermer les lieux de culte musulmans radicaux et d’expulser les prédicateurs salafistes.

Un homme arbore un drapeau corse pendant une manifestation à la cité des Monts à Lupino, le 14 août 2016, après une rixe sur une plage à Sisco. © AFP

© AFP PASCAL POCHARD-CASABIANCA
Un homme arbore un drapeau corse pendant une manifestation à la cité des Monts à Lupino, le 14 août 2016, après une rixe sur une plage à Sisco

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