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Tahoeraa et Tavini pas encore tout à fait d’accords

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Le Tahoeraa et le Tavini ont tous deux annoncé jeudi à l’assemblée leur proposition d’une évolution statutaire pour faire sortir la Polynésie française de son actuel statut d’autonomie, en passant par une « loi constitutionnelle » et un « référendum », mais sans s’accorder sur la finalité de la démarche. Le Tavini s’orientant vers la souveraineté, le Tahoeraa vers un nouvel « Etat souverain associé à la France ».

L’opposition Tahoeraa et Tavini a voté jeudi un avis défavorable au projet de toilettage du statut d’autonomie de la Polynésie française. Mais la principale information de la journée, outre la présence du leader du Tahoeraa Gaston Flosse sur les bancs du public, c’est la demande quasi-identique des deux partis d’une évolution statutaire rapide avec une « loi constitutionnelle » et un référendum. Deux demandes faites sous la forme de deux « d’avis minoritaires » adressés à l’Etat en annexe de l’avis favorable voté par la majorité Tapura de l’assemblée sur le toilettage du statut.

Mais si la coïncidence dans le formalisme des deux demandes ne laisse aucun doute sur leur préparation conjointe, la ressemblance s’arrête là. En effet, les deux partis d’opposition diffèrent ensuite sur la finalité de la démarche. Le Tahoeraa veut imposer son statut de « Pays associé », puis « d’Etat souverain associé » avec un président élu au suffrage universel direct et un pouvoir législatif entièrement transféré à la Polynésie. Tandis que le Tavini souhaite l’accession à la pleine souveraineté. Comme deux partenaires qui n’auraient pas encore terminé leurs négociations…

Le parti orange a même déjà formulé une question pour son référendum : « Voulez-vous que la Polynésie française accède à la pleine souveraineté en association à la France ». Pas encore de quoi convaincre le député et représentant Tavini, Moetai Brotherson.

Gaston Flosse, de son côté, a déjà établi un « calendrier » pour cette évolution statutaire : un nouveau statut en « 2019-2020 », cinq ans de préparation et négociation pour transférer les compétences de l’éducation et les compétences régaliennes et préparer un référendum, et enfin un scrutin d’autodétermination en 2025 pour « si dieu veut » un statut « d’Etat souverain associé à la France » en 2026.

Edouard Fritch a réagi à l’issue de la séance à ces deux propositions. Il rappelle que la dernière campagne des territoriales s’est faite en toute transparence sur les questions d’évolutions statutaires. Et que les Polynésiens ont majoritairement voté pour la solution du Tapura.

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