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Un travail de mémoire à poursuivre sur le nucléaire

Les membres fondateurs de Moruroa e Tatou (illustration) © Cédric Valax

Bruno Barillot, le grand opposant aux essais nucléaires s’en est allé. « Une perte pour le fenua et pour beaucoup de monde, il laisse derrière lui un grand vide », regrettaient ses proches lors de la veillée qui s’est tenue samedi soir. Des proches unanimes pour demander que son combat continue, notamment pour la mise en place du centre de mémoire, ou encore pour que la prochaine exposition qu’il préparait sorte de terre. Un film, consacré au volet social du nucléaire, préparé avec lui, devrait sortir dans les prochains mois.

Lors de la veillée dédiée au fervent opposant aux essais nucléaires, Bruno Barillot, samedi soir, plusieurs de ses amis proches et frères d’armes sont venus lui rendre un dernier hommage. L’occasion de rappeler les combats que Bruno Barillot a mené pour que « la vérité et la justice » éclatent malgré les embûches qu’il a rencontré. Pour le président de l’association Moruroa e tatou, Roland Oldham : « c’est un grand homme qui est parti » Roland Oldham pour qui Bruno Barillot a fourni un travail « très sérieux, très méticuleux, il a apporté des preuves irréfutables (…). Son départ est une perte pour notre organisation, mais aussi pour les victimes du nucléaire de par le monde». Roland Oldham a rappelé le courage de Bruno Barillot pour dénoncer et de mettre au jour les conséquences néfastes du nucléaire sur la santé et sur  l’environnement. Même si, pour cela, son « travail a été vu d’un mauvais œil par l’Etat, par sa propre religion et par nos hommes politique, alors qu’il était là pour nous informer (…). On lui a jeté la pierre ».

« C’est une grosse perte pour nous, pour le fenua, pour la cause qu’il a porté au plus haut niveau national et européen. Il est aujourd’hui un ténor connu et reconnu. Et même ses adversaires ont fini par l’embaucher, cela montre la qualité objective de ses critiques et ses propositions sont unanimement reconnues », a affirmé de son côté le leader de Heiura-Les Verts, Jacky Bryant. Pour que Bruno Barillot et son travail ne tombent pas dans l’oubli, un film est en cours de réalisation. Jacky Bryant, Heiava Lenoir et Heinui Le Caill ont commencé à travailler dessus avec Bruno Barillot depuis juillet dernier. Ces derniers se sont consacrés au volet social avec la « déstabilisation économique, l’imposition d’un nouveau mode de production, de consommation et la perte de valeurs telles que l’accueil ». Dans le film, les auteurs racontent qu’au gré des rencontres et des combats, Bruno Barillot est devenu « notre ami » et qu’il a été adopté par les Polynésiens.

Heinui Le Caill, qui a aussi œuvré auprès de Bruno Barillot, notamment pour la sortie de la brochure « Moruroa, la bombe et nous » en 2011, pour informer et aider « le jeune public (…) à entrer dans cette période oubliée et pourtant si proche » affirme que Bruno Barillot « va laisser un grand vide, il nous a beaucoup apporté au niveau des connaissances des conséquences nucléaires, cela a été le combat de toute sa vie ». Bruno Barillot et Heinui Le Caill ont d’ailleurs commencé à travailler sur le montage d’une prochaine exposition. Elle concerne notamment les « documents secrets militaires ». Pour Heinui Lecail, il est donc important que cette exposition sorte de terre et pourquoi pas « faire un kit de présentation qui pourra ensuite être distribué aux établissements scolaires du fenua, aux communes et aux associations ».

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1 Commentaire

  1. MALLET Jean-Claude
    27 mars 2017 à 21h05 — Répondre

    Sincères condoléances à ce grand défenseur des Polynésiens. Adhérant à l’AVEN j’avais pu échanger récemment quelques mails avec lui car j’avais séjourné aux Gambiers entre 1967 et 1968.

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