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Une grande enquête sur la goutte en Polynésie

Le professeur Tristan Pascart, entouré de Jean-Paul Pescheux et de Vahinetua Rodiere, infirmiers.

Initiée par le groupement des Hôpitaux de l’Institut catholique de Lille et menée en collaboration avec le ministère de la Santé et la direction de la santé, une vaste étude sur la goutte va démarrer courant semaine prochaine. Objectif : avoir des chiffres, comprendre ses origines génétiques et mieux la soigner.

C’est lors de son internat à Tahiti que le professeur Tristan Pascart, médecin en rhumatologie du groupement des Hôpitaux de l’Institut catholique de Lille, prend conscience du nombre de malades touchés par la goutte au fenua. Il mène actuellement une enquête sur le sujet avec sept infirmiers dont quatre résidents polynésiens sur la maladie. L’étude, qui sollicitera 2 000 personnes à Tahiti, Moorea et dans les îles (Tahaa et Raiatea, Rangiroa, Nuku Hiva et Rurutu), doit commencer la semaine prochaine, se terminer à la fin du mois d’août, et livrer ses premiers résultats chiffrés à la fin de l’année. Pour les données génétiques, il faudra attendre 2022. Menée en collaboration avec le ministère de la Santé et la direction de la Santé, l’étude est basée sur un questionnaire et un prélèvement sanguin. La goutte, très douloureuse, est causée par un excès d’acide urique, comme l’explique le professeur Tristan Pascart.

Le professeur Tristan Pascart estime à 10% le taux de la population adulte polynésienne touchée par la maladie. Ce que devra venir confirmer l’étude qui permettra de déterminer plus précisément la prévalence de la maladie, d’obtenir des données chiffrées et de mieux déterminer les causes. « Pour beaucoup, la goutte est la maladie des rois, ce sont les gens qui mangent trop et qui boivent trop qui en souffrent alors qu’il s’agit d’une mutation génétique », explique le professeur, qui espère que l’explication viendra déculpabiliser les malades. Si une alimentation riche et l’abus d’alcools forts, de bières ou de sodas ont un impact sur le taux d’acide urique, ce n’est pas la principale cause. Grâce à un prélèvement sanguin, l’étude permettra de mettre en avant et de mieux comprendre le rôle de la génétique.

L’objectif final de l’étude est une meilleure prise en charge. Jusqu’ici, les malades souffraient de la goutte et de sa mauvaise réputation alors que, selon le professeur Tristan Pascart, un médicament peut être proposé pour soigner la maladie et la contrôler : l’allopurinol. Mais certains médecins se méfient de cette solution car le médicament peut également provoquer des allergies mortelles. Un effet secondaire qui serait aujourd’hui maîtrisé, toujours selon le professeur Tristan Pascart, pour qui l’important est de soigner les malades.

Cette première étude de cette ampleur sur le sujet permettra également de comprendre les associations avec d’autres maladies comme l’insuffisance rénale, les problèmes cardiovasculaires et le diabète.

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