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Une grande enquête sur la précarité étudiante

Le syndicat l’Avenir étudiant et la Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse ont signé ce matin une convention qui prévoit le lancement d’une vaste enquête sur les ressources des étudiants. Car parmi les 5 000 « post-bac » du fenua, beaucoup sont freinés dans leurs études par les difficultés financières ou matérielles.

La précarité étudiante, « on commence tout juste à en parler ». C’est ce qu’explique l’Avenir étudiant, syndicat majoritaire à l’université, qui a signé ce matin une convention de partenariat avec la Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse (DPDJ). Le document doit permettre de mieux connaitre et de répondre aux besoins des quelques 5 000 post-bac du fenua, parfois caricaturés en « privilégiés ». Les bourses existent, l’appui familial aussi, mais ils sont pourtant de plus en plus nombreux à demander de l’aide, explique Keanu Faatu, le président du syndicat rattaché à la Fage. Ou à être freinés dans leur projets par une situation de précarité. « Beaucoup d’étudiants consacrent l’intégralité de leur budget aux besoins de base, notamment l’alimentation ou la connexion internet », explique Léonard Puputauki Jr, élu au conseil d’administration de l’UPF où il est inscrit depuis presque 20 ans. Certes, plusieurs initiatives ont été prises ces deux dernières années : gratuité des transports publics depuis 2019, repas à 120 francs pour les étudiants de l’UPF jusqu’à la fin de l’année, aide ponctuelle du Pays pour tenir la crise Covid… Il s’agit pour le syndicat « d’aller plus loin », de « mieux organiser » ce soutien, qui ne touche pas encore tout le monde.

Une première étude sur la précarité, menée auprès de 450 étudiants dans les résidences Paraita et Outumaoro, avait permis d’identifier une centaine de jeunes dans le besoin. Ils avaient pu profiter, en début d’année, de bons alimentaires, vestimentaires ou d’hygiène pour un total de 4,7 millions de francs de la part du Pays. Il s’agit désormais de mener ce travail de recensement de façon plus exhaustive : à l’université, mais aussi dans les BTS, les sections post-bac des lycées, les écoles privées… Au total, 4 500 à 5 000 étudiants doivent être contactés, grâce à l’aide de l’ISPF et des établissements d’enseignement. Un travail « inédit » qui a pour but de permettre à tous d’aller au bout de leur projet d’études, assure Teva Manutahi, le responsable de la DPDJ.

L’Avenir étudiant en a profité pour présenter ses projets et ses demandes pour les mois à venir : observatoire de la vie étudiante, guichet unique de type « Crous », développement de l’épicerie solidaire, création d’une fondation centrée sur le logement et d’une plateforme pour favoriser le job étudiant… Tout un programme mis en avant à deux semaines des élections des représentants au conseil d’administration de l’université. À noter qu’une liste concurrente, menée par Hoanui Mariassouce, s’est présentée.

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