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Une pétition contre le projet d’extraction de Makatea

© Lucie Rabréaud

© Lucie Rabréaud

L’association Te Fatu Fenua no Makatea, qui regroupe les propriétaires terriens de l’île, vient de lancer une pétition contre l’extraction et l’exploitation du phosphate. Ils réagissent à la décision du conseil municipal de Rangiroa, dont Makatea dépend, qui vient d’adopter un vœu approuvant le projet de la SAS Avenir Makatea.

Sur le tableau derrière le bureau de l’association Te Fatu Fenua no Makatea, des images. Makatea pendant l’exploitation par la Compagnie française des phosphates de l’Océanie (CFPO). Makatea « la magnifique » pendant les années 2000 où l’île est en pleine résilience et des photos de Nauru « la dévastée », plus d’arbres, une terre lunaire, creusée, désolée… Ce sont ces paysages que les membres de l’association Te Fatu Fenua no Makatea ne veulent pas voir pour leur île. « Les propriétaires ont une force, des droits, utilisons-les », insiste un participant à la réunion organisée par l’association. C’était samedi 10 septembre dernier, les propriétaires terriens de Makatea s’étaient retrouvés pour choisir un nouveau président à leur association. C’est Sylvanna Nordman qui a été élue. La jeune retraitée, qui s’est réinstallée sur son île, est bien décidée à agir. « Suite à la prise de positions des élus de Rangiroa, on n’est pas statique et on va devoir se faire entendre », explique-t-elle.

Pour Sylvanna Nordman, Makatea a d’autre potentiel que ses roches phosphatées. Alors que l’île s’est revégétalisée et a repris un visage plus naturel, ce serait un nouveau « désastre écologique » d’exploiter encore cette terre.

L’association Te Fatu Fenua no Makatea a donc décidé de lancer une pétition. La présidente rappelle que pour eux, « il n’est pas concevable de faire de notre terre un sol commercial. Nous voulons la léguer intacte à nos enfants et petits-enfants ». Pour la présidente il existe d’autres solutions pour développer l’île et « sans passer par la case destruction ». D’autant que l’île a des richesses et est considérée comme un site prioritaire de conservation par des spécialistes de l’environnement (rapport de Jean-Yves Meyer, Jean-Claude Thibault, Jean-François Butaud, Trevor Coote et Jacques Florence, de 2005).

Société Avenir Makatea a estimé le gisement de phosphate à plus de 3 millions de tonnes. Une nouvelle exploitation pourrait se faire sur « une durée de 16 ans ». Les élus de Rangiroa ont récemment adopté un vœu soutenant ce projet d’extraction, le considérant comme « une véritable chance qui va permettre de réhabiliter l’île », ont rapporté nos confrères de Tahiti Infos. Mais certains habitants de Makatea n’ont pas la même définition du mot « réhabilitation ».

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4 Commentaires

  1. simone grand
    26 septembre 2016 à 7h17 — Répondre

    ce qui serait bien c’est de veiller au respect de l’environnement ou à compenser quelques inconvénients inévitables ou alors proposer autre chose.
    mais cette manie de dire non partout est compréhensible surtout après le désastre écologique et économique du port de Faratea, merci Gaston, mais il faudrait peut-être imaginer une autre manière d’agir.

  2. fthe
    26 septembre 2016 à 7h27 — Répondre

    la Compagnie française des phosphates de l’Océanie (CFPO). a laisser aussi l’île dans une état de gruyère ou l’écosystème a été mis en carence. Donner l’exemple de Nauru est une chose aussi réel que celui de Makatéa, crée par une compagnie française, il faut dire la vérité.

  3. 20 octobre 2016 à 8h36 — Répondre

    Ne toucher pas Makatea

  4. BOUCHE Christian
    28 novembre 2016 à 20h38 — Répondre

    Ne toucher pas Makatea

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Une pétition contre le projet d’extraction de Makatea