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Visite guidée à bord de l’A400M, à la veille de sa mission à Rapa Nui

Déployé pour deux semaines au fenua, l’avion de transport militaire A400M doit faire un aller-retour à l’île de Pâques, ce jeudi. En pleine préparation de cette mission, l’équipage a pris le temps de présenter cet appareil qui a « révolutionné le transport militaire ».

Dix-sept : c’est le nombre d’A400M mis en service depuis la fin 2013 dans l’armée française. Tous sont basés à Orléans, où l’on attend, à terme, une cinquantaine de ces Airbus dernière génération. Ces avions de transport militaire, aussi adoptés par l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Unis, la Turquie ou la Malaisie, ont rapidement fait partie des appareils les plus sollicités de l’Armée de l’air. Il faut dire qu’ils étaient attendus depuis de longues années, le programme européen ayant enchaîné les retards et surcoûts (20 ans et 30 milliards d’euros de développement au total pour Airbus). Il faut dire, surtout, que l’A400M brille par ses capacités techniques. L’équipage de l’appareil F-RBAQ, déployé depuis une dizaine de jours au fenua, s’est employé à les présenter, ce mercredi, depuis le tarmac de la base de Faa’a.

46 000 chevaux pour des atterrissage en « terrains sommaires »

Et les chiffres ont de quoi impressionner. Notamment son rayon d’action : plus de 9 000 km à vide – de quoi faire un Orléans – Cayenne d’une seule traite, et pourquoi pas un Tahiti – Darwin ou Santiago – et plus de 4 500 km à pleine charge. Bien utile, donc, dans un territoire aussi grand que le fenua, qui ne peut compter aujourd’hui « que » sur les Casa. Même surclassement côté puissance : 46 000 chevaux au total, c’est l’équivalent d’un Transal ou de trois Casa dans chacun des quatre moteurs de l’appareil… L’avion à hélices peut voler, comme un jet de ligne, à 30 000 pieds et 800 kilomètres heure, mais aussi atterrir sur des « terrains sommaires » en terre ou de sable. La piste de Faa’a dépasse les trois kilomètres, mais l’appareil a besoin de bien moins : « avec 1 500 mètres de piste on est confortable » précise le capitaine Romain, le commandant de bord. Aucun doute pour le pilote : l’A400M, déployé lors d’opérations militaires au Sahel ou humanitaires au Mozambique ou en Indonésie, a tout simplement « révolutionné le transport aérien militaire ».

Sans surprise, c’est aussi dans les soutes que l’A400M montre son intérêt. Si la charge théorique peut friser les 40 tonnes (5 tonnes pour le Casa), les missions de terrain se limitent généralement à 30 tonnes, soit 9 palettes auxquelles s’ajoutent 54 passagers bien harnachés. Une cargaison qui peut être aérolarguée ou déchargée à terre en moins de trente minutes.

Evasans à Nuku Hiva, livraison de véhicules à Makemo…

Dans d’autres configurations, l’Airbus peut accueillir jusqu’à 116 passagers, être aménagé pour transporter des malades – cela avait notamment été le cas pour une double évasan à Nuku Hiva, fin septembre – ou encore, grâce à des sols modulables, embarquer des hélicoptères ou des véhicules, comme il y a quelques jours vers Makemo. « C’est un avion qui a été conçu pour être polyvalent et ergonomique, de façon à optimiser notre efficacité sur le terrain », résume l’adjudant Benjamin, « loadmaster » (chef de soute) à bord de l’A400M.

Aux côtés du pilote, des deux co-pilotes, des quatre spécialistes de soute, pas moins de 11 mécaniciens étaient à bord de l’A400M lors de son arrivée en Polynésie. Du personnel très qualifié (5 ans de formation après un bac +2 ou bac+4) pour une « attention permanente » à la santé de l’avion. Comme dans le cockpit, l’électronique aide beaucoup. « Dans 80% des cas, l’avion nous dit quelle pièce changer, parfois même avant la panne », explique le major Rodolphe, à la tête de l’équipe de mécaniciens.

L’appareil doit s’envoler ce jeudi matin vers Rapa Nui avec à son bord plus de 25 Pascuans bloqués depuis plusieurs mois au fenua. Au retour, le même jour, l’appareil ramènera une quinzaine de Polynésiens, eux aussi privés de billets retour par l’annulation des vols de la Latam. Une des dernières missions de l’avion de transport en Polynésie, qui doit regagner sa base d’Orléans en fin de semaine.

 

 

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