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Voies maritimes recommandées : comment ça marche ?

©CP/Radio1

Le haut-commissaire Dominique Sorain et les responsables du JRCC ont fait le point ce lundi sur les nouvelles « voies maritimes recommandées » et la « zone à éviter » dans les Tuamotu, où 2 500 navires passent chaque année.

Pour éviter les accidents et les échouages qui se sont multipliés ces dernières années, depuis décembre dernier les navires internationaux de plus de 15 mètres qui transitent par la zone des Tuamotu sont fortement encouragés à emprunter deux couloirs de navigation, les « voies maritimes recommandées », et à éviter totalement la zone centrée sur la biosphère de Fakarava. Une réglementation élaborée conjointement par l’État et le Pays au sein de la commission mixte maritime.

La zone à éviter centrée sur Fakarava. En pointillé, les voies maritimes recommandées pour traverser la zone avec le minimum de risque.

Concrètement, tout navire de plus de 1 600 tonneaux traversant la zone économique exclusive a l’obligation de se signaler au JRCC. Les navires transportant des matières dangereuses ont interdiction de naviguer à moins de 7 milles marins des côtes.

Les tracés de ces voies et de la zone à éviter sont à présent inscrits sur les cartes marines du service hydrographique et océanographique de la Marine. Un dossier doit prochainement être déposé devant l’Organisation maritime internationale pour qu’elles soient reconnues et portées sur l’ensemble des cartes de marine du monde. La procédure, conditionnée à une étude d’impact environnemental que doit fournir le Pays, peut prendre de 3 à 5 ans.

« Il y a un gros travail d’information qui se fait avec les agents maritimes ici, et le système de renseignement maritime mondial, explique Antoine Ferri, directeur du JRCC.  On sait qu’il faut à peu près une année pour que tous les navires soient au courant. C’est pour ça qu’on les contacte très en amont, dès qu’ils rentrent dans la ZEE. » Parallèlement l’État va renforcer ses moyens satellitaires et VHF sur les deux prochaines années.

L’essentiel de ce trafic maritime est constitué par les cargos qui traversent le Pacifique entre les États-Unis et la Nouvelle-Zélande, dont certains relâchent à Papeete.

Si les transporteurs maritimes sont faciles à joindre et réactifs, il n’en est pas toujours de même avec les navires de pêche, reconnaissent les officiels. Ils sont parfois extrêmement difficiles à joindre directement.

Quelle force peuvent avoir ces « recommandations » ? « C’est un instrument juridique incitatif et non pas obligatoire, rappelle le commandant Bourgnon de Layre, chef du bureau de l’action de l’État en mer. C’est le droit international puisque la mer est un espace de liberté. Néanmoins il est toujours possible pour le haut-commissaire, s’il y a un risque identifié pour l’environnement, pour la sécurité, de contraindre un navire à emprunter ces voies, et le fait de ne pas obtempérer fait courir au commandant du navire un risque pénal. » Une menace qui fait de l’effet, rappelle Dominique Sorain, « parce qu’en matière de transport maritime, chaque heure compte, tout est minuté. L’intérêt de l’armateur et du capitaine, c’est de faire le voyage dans les meilleures conditions et donc de se conformer à ces obligations. »

Dominique Bourgnon de Layre (action de l’Etat en mer), Dominique Sorain et Antoine Ferri (JRCC). ©HCPF

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