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We love Arabs : de l’autodérision sur un sujet sensible

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La première de We love Arabs a été donnée vendredi soir au petit théâtre de la Maison de la culture. Drôle, bouleversante et émouvante, la pièce remue les tripes et ouvre l’esprit à beaucoup d’interrogations.

Hillel Kogan est en équilibre sur une jambe, comme plongé en pleine réflexion. Après quelques longues secondes à se maintenir ainsi, il se redresse et interpelle le public : « J’aimerai partager avec vous quelques questions que je me pose sur mon processus de création… » Et commence un long monologue où le chorégraphe s’interroge, s’emmêle parfois les pinceaux, en rajoute, reste très abstrait, passe du coq à l’âne, répète dix fois les mêmes choses et sort quelques énormités sur des idées reçues. Il est juif et prépare une pièce pour laquelle il va diriger un artiste arabe. Celui-ci finit par arriver et la pièce se construit sous nos yeux avec un chorégraphe qui n’arrête pas de parler et un danseur qui obéit mais semble rire intérieurement des demandes du créateur quand il n’est pas exaspéré. Entre danse et théâtre, comédie et drame, certains spectateurs ont franchement ri quand d’autres étaient plutôt émus, n’y voyant que des métaphores sur les séparations entre les peuples. We love Arabs, c’est tout ça à la fois. A la sortie du spectacle, des spectateurs trouvaient cela « trop frais » pour s’exprimer immédiatement mais d’autres ont fait part de leur émerveillement.

Une séance de questions-réponses avec les artistes a suivi le spectacle ce qui a permis au public de mieux comprendre la démarche de l’auteur, Hillel Kogan, et comment Adi Boutrous, dans le rôle du danseur arabe, vit l’interprétation de ce personnage. Un spectacle émouvant d’une portée profonde, joué par des artistes talentueux et sincères.

Jusqu’au 26 février, les vendredis et samedis à 19h30 et les dimanches à 17h, au petit théâtre de la Maison de la Culture. Billetterie en ligne ici.

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