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A Here ia Porinetia deviendra un parti politique en janvier

©CP/Radio1

Nuihau Laurey, Nicole Sanquer et Félix Tokoragi ont annoncé ce matin leur intention de se constituer en parti politique au mois de janvier. Il s’appellera A Here Ia Porinetia, comme le groupe qu’ils avaient constitué l’an dernier à l’assemblée. Plusieurs fédérations ont été homologuées, et le futur parti présentera des candidats aux élections législatives et territoriales.

La gestation a été longue, mais l’accouchement est proche : A Here ia Porinetia, qui n’avait pas réussi à se maintenir en tant que groupe à l’assemblée, deviendra un parti politique en janvier, ont annoncé Nuihau Laurey, Nicole Sanquer et Félix Tokoragi ce vendredi matin en conférence de presse. Depuis huit mois, les élus ont effectué de nombreux déplacements dans les communes, y compris dans les îles. Des fédérations ont déjà été homologuées, notamment à Tahaa, Bora Bora, Mahina, Faa’a, Arue et Papeete. Le nouveau parti proposera des candidats aux élections législatives, et une liste aux élections territoriales de 2023.

« Propagande budgétaire »

Nuihau Laurey est revenu sur le débat d’orientation budgétaire de jeudi à l’assemblée, qu’il qualifie de « propagande budgétaire » et de « méthode Coué ». Il accuse le gouvernement d’avoir « le même logiciel depuis 40 ans ».

Alors que l’idée d’une caisse de chômage a été évoquée par la majorité, Nuihau Laurey hausse les sourcils : « On en parle depuis un an et demi, et depuis un an et demi on nous explique que ça n’est ni le moment ni la bonne méthode, et c’est comme ça sur tous les sujets. »

« Il y a un an on a proposé de s’endetter pour soutenir l’activité économique, pas pour faire ce qui est fait aujourd’hui, on nous a dit ‘hors de question de s’endetter’ et on fait la même chose ; on a dit qu’il fallait baisser les impôts et ne pas proposer des moratoires, on nous a dit que ce n’était pas possible et là, maintenant, on va dans cette voie… On voit bien que le Tapura est un parti qui est à court d’idées. »

Une assemblée de la Polynésie française à 39 élus

Pour lui, il est indispensable de baisser la dépense publique. Il propose entre autres une réduction du nombre des élus à l’assemblée, à 39 membres, sans prime majoritaire. Et il préconise une limitation du nombre de mandats pour renouveler la classe politique.

Nuihau Laurey s’inscrit dans une pensée libérale opposée à la prolifération des contraintes administratives et des prélèvements : « Le rôle des élus c’est de mettre en place un cadre qui favorise l’initiative, pas d’aller définir ce que doit être la politique culturelle, éducative ou de santé, parce qu’il y a des gens qui connaissent ces sujets mieux que nous. L’initiative privée, c’est de là que viendront les créations d’emploi. »

Il est toutefois favorable à un « relèvement de certains minima sociaux » – il pense notamment aux retraités qui touchent moins que le Smig – et à la création d’une caisse de chômage « cadrée dans le temps ». « Aujourd’hui on consacre un peu moins de 4 milliards aux CAE et d’autres dispositifs, qui sont des emplois politiques. Je préfère que cette somme soit consacrée à aider n’importe quel salarié qui est en difficulté plutôt que de passer par un circuit de clientélisme ».

Dépôt lundi d’une proposition de loi abrogeant l’obligation vaccinale

Les trois élus faisaient partie des 9 voix de l’assemblée contre l’obligation vaccinale, rappelle le maire de Makemo Félix Tokoragi, mais ils ne sont pas opposés au vaccin : « Moi je suis vacciné, et plus de 90% de ma commune sont vaccinés. Mais obliger à la vaccination sans obliger les politiciens, il y a quelque chose qui ne va pas. Nous voyons une scission dans la population polynésienne, mais ce n’est pas la conception du Polynésien de se diviser ». Il déposera lundi une proposition de loi abrogeant la loi sur l’obligation vaccinale. Richard Tuheiava du Tavini a d’ailleurs fait de même.

La proposition de loi de Nicole Sanquer pour permettre l’expérimentation du cannabis thérapeutique au fenua devrait bientôt être examinée par le Cesec, qui l’a reçue cette semaine en commission, puis par l’assemblée : « Il faut arrêter d’être hypocrite. Beaucoup de malades l’utilisent, il faut enfin leur donner une réponse ».  À Paris, elle défendra le 26 novembre à l’Assemblée nationale une autre proposition de loi, déposée avec deux députés calédoniens, sur la suspension de l’extinction de l’indemnité temporaire de retraite, l’application aux militaires originaires du Pacifique de la prime d’installation – de 1,93 à 1,43 million de Fcfp selon les cas – et la réforme du dispositif du CIMM (Centre des intérêts matériels et moraux) des fonctionnaires d’État. Sur les deux premiers points au moins, la députée assure que le texte a été bien accueilli par la ministre de la Fonction publique qu’elle a rencontrée à Paris il y a quelques jours.

 

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1 Commentaire

  1. deodata
    24 octobre 2021 à 7h31 — Répondre

    Un nouveau parti politique : une autre politique ? Une autre philosophie politique ? Plus humaniste et sociale qu’économique et financière ? Alors oui, en avant !

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