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Affaire JPK : Francis Stein interpelle Emmanuel Macron

Mis en examen pour meurtre voilà deux ans, de même que Miri Tatarata, dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Jean-Pascal Couraud, Francis Stein clame depuis son innocence. Alors que l’enquête judiciaire n’a pas donné de signes de vie, et qu’un de ses recours est pendant devant la Cour de cassation, il interpelle dans une lettre le chef de l’État et assure que certaines pièces exclues de l’enquête « démontrent factuellement » son innocence.

En juin 2019, celui qui était alors chef du service du patrimoine archivistique et audiovisuel de la Polynésie était mis examen dans l’affaire de la disparition de Jean-Pascal Couraud, de même que l’ex-compagne de JPK, Miri Tatarata. Un rebondissement – un retournement, dirons certains – dans une affaire qui patine depuis 1997 et la disparition mystérieuse de l’ex-journaliste et opposant à Gaston Flosse. Depuis cette mise en examen, Francis Stein, qui avait rapidement démissionné de son poste de directeur pour se consacrer à sa défense, mais reste aujourd’hui chargé de mission au Service de la culture, vit sous contrôle judiciaire. Et clame son innocence, au travers de recours, d’un blog ou, en l’occurrence d’une lettre au Président de la République.

Écoutes annulées

Il y rappelle qu’en 2013, des écoutes avaient été réalisées au domicile d’anciens membres du GIP, groupement d’intervention de la Polynésie formé par Gaston Flosse. Des écoutes que Francis Stein a pu consulter, comme le journal Le Monde ou l’AFP il y a quelques années, renforceraient la piste politique de l’enquête. Trois des anciens membres du GIP, Rere Puputauki, Tino Mara et Tutu Manate sont d’ailleurs toujours mis en examen pour « enlèvement et séquestration » dans cette même affaire. Sauf que, comme le rappel Francis Stein, les pièces autorisant ces écoutes « ont été annulées par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Papeete le 8 juillet 2014, ainsi que leur transcriptions et traductions ». Les enregistrements, qui sont donc inutilisables devant des juges, mais qui seraient, toujours d’après le mis en examen « la démonstration factuelle de son innocence ».

Dénonçant les « actions obscures » de certains, notamment parmi les six magistrats instructeurs qui se sont relayés dans cette affaire, Francis Stein interpelle donc Emmanuel Macron, « en tant que garant des institutions et de la Constitution ». Même si sa demande au Président de la République n’est pas explicite, le fonctionnaire espère que le chef de l’État, malgré la séparation des pouvoirs, fasse bouger les lignes dans cette procédure judiciaire qui traine. « Je sollicite de votre haute bienveillance la possibilité de prouver mon innocence avec ces écoutes, annulées compte tenu du manque de base légale », écrit-il.

Procédures pendantes

Avant l’Élysée, c’est de la Cour de cassation que Francis Stein devrait recevoir des nouvelles : sa demande d’annulation de mise en examen avait été rejetée par la Chambre de l’instruction en septembre 2020, et il avait saisi la juridiction judiciaire suprême pour renverser cette décision. Une question prioritaire de constitutionalité soulevée par ses avocats, et qui avait abouti à une évolution nationale du droit de la défense sans conséquences sur son cas, avait, un temps, retardé cette décision. L’ex-chef du service des archives attend aussi des nouvelles du parquet suite à sa plainte pour « faux témoignage » à l’encontre de la mère de Jean-Pascal Couraud, dont il estime qu’elle est à l’origine de sa mise en examen.

 

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