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« Ah putain », les dernières paroles glaçantes du pilote d’Air Moorea

© Radio 1

Au cinquième jour du procès Air Moorea vendredi, le scellé audio CVR, l’enregistrement sonore du vol, a été diffusé à l’audience. Un moment particulièrement difficile pour les familles des victimes.

A l’ouverture de l’audience vendredi matin, le président du tribunal correctionnel a annoncé que le tribunal allait procéder à l’écoute de l’enregistrement sonore du vol. Le juge a d’abord tenu à mettre en garde les familles, la bande sonore pouvant « choquer les personnes sensibles ». Le magistrat a d’ailleurs indiqué qu’il ne verrait « aucun inconvénient » à ce que des membres du public sortent à n’importe quel moment de l’enregistrement. Les visages des familles présentes dans la salle d’audience étaient crispées. La tension palpable dans la salle.

L’enregistrement dure cinq longues minutes. On y entend d’abord, en bruit de fond, le moteur du Twin Otter qui tourne. Puis, le pilote Michel Santurenne qui accueille les passagers et leur demande d’attacher leur ceinture en français, puis en Anglais. Après quelques instants d’attente, le pilote reçoit l’autorisation de se placer sur la piste pour un décollage imminent. On entend ensuite le moteur accélérer et monter en puissance pour ensuite de l’altitude. Moins d’une minute plus tard, on entend les derniers mots du pilote Michel Santurenne : « ah putain ». Immédiatement après les alarmes « don’t sink » à deux reprises -qui indiquent au pilote « la basse altitude après le décollage »- puis à trois reprises « pull up ». A peine ces messages terminés, un bruit se fait entendre avant le silence et la fin de l’enregistrement.

« Le ton et l’articulation démontrent que c’est une personne consciente et surprise »

Lors de l’écoute de l’enregistrement, plusieurs membres de la partie civile ont éclaté en sanglot et certains sont sortis de la salle. A l’issue, le président du tribunal a suspendu la séance. En tout, la bande son a été écoutée quatre fois avec différentes pistes, comme la radio communication ou encore le micro d’ambiance.

A l’écoute de cet enregistrement sonore, l’expert judiciaire et médecin légiste, le docteur Etienne Beaumont, a conclu qu’à la voix du pilote « ce n’est pas quelqu’un qui s’évanouit, le ton et l’articulation démontrent que c’est une personne consciente et surprise ».

L’avocat de la défense Me Quinquis a écarté cette possibilité et indiqué qu’il trouvait les affirmations de l’expert « extrêmement subjectives ». La défense reste sur « un possible malaise », hypothèse qu’elle privilégie depuis le début de ce procès.

Du côté de la partie civile, Me Jean-Pierre Bellecave estime que l’enregistrement est « très intéressant et très important ». Il démontre, selon lui, que le pilote a dû faire face à une « difficulté extérieure à lui-même ».

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