ACTUS LOCALES

Air Tahiti Nui continue de desservir les États-Unis, et la métropole

À gauche, Michel Monvoisin, le PDG d’ATN. À droite, le directeur général de la compagnie, Mathieu Béchonnet. ©C.R.

La compagnie au tiare a précisé ce jeudi après-midi que les restrictions de voyage mises en place par les États-Unis, ne l’empêchait pas de maintenir ses rotations vers Los Angeles. En revanche, la connexion vers Paris est supprimée pour un mois. ATN continuera tout de même à desservir la métropole : elle attend les dernières autorisations pour faire transiter ses vols par Vancouver, au Canada.

Longue nuit pour les compagnies aériennes. Hier soir, Donald Trump annonçait une interdiction d’entrée du territoire américain pour les voyageurs ayant séjourné dans l’espace Schengen. Soit 26 pays européens coupés des États-Unis pour un mois, à l’exception des ressortissants et des résidents américains, le tout à partir de vendredi soir. Une mesure radicale – 3500 vols par semaine sont concernés – et qui enfonce encore un peu plus le secteur aérien dans la crise. « C’est du jamais vu », confirme ATN, où, comme partout ailleurs dans le monde, il a fallu attendre plusieurs heures pour obtenir des précisions sur cette annonce surprise et peu étayée. Comme le précise le PDG de la première compagnie du pays, Michel Monvoisin, la Polynésie, bien que française, ne fait pas partie de l’espace Schengen. Les Polynésiens qui ne se sont pas rendus en Europe peuvent donc continuer à aller aux États-Unis, et les Américains au fenua.

Sauf que la mesure interdit aussi les transits sur le sol américain. ATN a donc décidé de maintenir six fréquences par semaine vers Los Angeles – contre huit aujourd’hui – mais n’assurera plus de vols Los Angeles-Paris.

Deux vols par semaine vers la métropole, « quoi qu’il arrive »

Résolue à « continuer d’assurer sa mission », et donc à desservir la métropole au nom de la « continuité territoriale », la compagnie travaille donc depuis la nuit dernière sur des routes alternatives. Avec comme principale possibilité une escale à Vancouver. Air Tahiti Nui, comme Air France, bénéficie déjà de droits de trafic au Canada et les discussions avec les autorités locales ont « bien avancé » ces dernières heures. Seuls les « slots » horaires restent à valider avec l’aéroport, où aucun passager ne seraient embarqué ou débarqué. « C’est en bonne voie, confirme Mathieu Béchonnet, le directeur général de la compagnie. Et nous avons des plans B. Quoi qu’il arrive nous maintiendrons deux rotations par semaine ».

6 rotations vers Los Angeles, 2 vers Paris, et toujours 2 vers Tokyo… Un programme de vol qui devrait être en place le temps des mesures américaines. Le retour à la normale devrait donc se faire le 13 avril. En tout cas, c’est ce qu’ATN, et plus largement l’ensemble du secteur aérien espère. Les annonces récentes – celles de Donald Trump, mais aussi les mesures de confinement en Italie, l’appel à limiter les déplacements par Emmanuel Macron ou, hier soir, la suspension des escales de croisières en Polynésie – ont fait chuter les réservations.

« Les chiffres varient énormément d’un marché à un autre, mais la question actuelle, c’est surtout de savoir combien de temps ces mesures vont durer », analyse Mathieu Béchonnet. Pour Michel Monvoisin, qui juge la situation « meurtrière économiquement » et « pire qu’après le 11 septembre », il y aura quoi qu’il arrive un impact important. « Si ça dure, ça va être très compliqué pour beaucoup de compagnies », pointe-t-il. Mais ATN, qui a connu plusieurs exercices excédentaires ces dernières années et qui « peut compter » sur son principal actionnaire, le Pays, « est assez solide pour tenir ». « C’est là qu’on se rend compte qu’ATN a besoin du Pays et que le Pays a besoin d’ATN, note le PDG. Si on avait des opérateurs qui décidaient momentanément de ne plus desservir, ou d’autres qui disparaissaient à cause de cette crise, Air Tahiti Nui resterait là pour amener des touristes en Polynésie ». Le responsable dénonce au passage une « psychose » autour du virus.

 

Air France, French Bee, Air New Zealand… Que font les autres compagnies?

Air France, dans un communiqué paru ce jeudi en début d’après-midi, a annoncé que les vols Paris – Papeete – Paris était maintenus au moins jusqu’à 28 mars. En revanche seuls les citoyens et résidents américains pourront embarquer depuis Paris du fait des restrictions américaines. « Des solution de réacheminements vers la Polynésie sont actuellement à l’étude », explique la compagnie tricolore, qui dessert de nombreuses destinations en Amérique (Canada, Caraïbes, Chili…) et dans la zone Asie – Pacifique (Japon, Australie…). Dans le sens Papeete – Paris, tout le monde pourra embarquer à condition de ne pas avoir séjourné en Europe ou d’autres pays considéré comme « à risque » par les États-Unis dans les deux dernières semaines. « Air France Polynésie communiquera toutes évolution relative à ces dispositions », ajoute le communiqué.

French bee a annoncé que son vol de ce vendredi 13 mars était maintenu. Pour le reste, la compagnie « étudie la situation et tiendra informés ses passagers ». Si ses vols sont maintenus, les mêmes restrictions d’embarquement seront appliquées que sur ceux d’Air France. En revanche ses capacités de réacheminement sont bien plus limitées (French bee ne dessert pas le Canada et ne dispose a priori pas de droits de trafic dans ce pays).

United Airlines a supprimé de nombreux vols vers l’Europe, mais ses vols vers et depuis la Polynésie ne sont a priori pas touchés. Pas plus que ceux de Hawaiian Airlines, qui, pour le moment, maintient sa fréquence hebdomadaire.

Air New Zealand, Aircalin et la ligne japonaise de Air Tahiti Nui (qui ne compte plus que deux rotations hebdomadaires le temps de la crise) ne sont pas concernées par les annonces américaines.

À noter, aussi, qu’Air Tahiti a pris des mesures en réaction à la pandémie de coronavirus : assouplissement des conditions de modification, réservation à distance plutôt qu’en agence… Et suspension du service à bord. Pas de jus ni de collation dans les vols pour les îles jusqu’à nouvel ordre, donc, pour limiter les contacts avec les agents.

 

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