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Boîtes de nuit, théâtres, concerts… Les restrictions Covid ne sont pas levées pour tout le monde


Si les restrictions sanitaires ont été beaucoup assouplies ces dernières semaines, la Polynésie est toujours privée de ses pistes de danse, les spectacles de la moitié de leurs sièges en intérieur et de leur public debout en extérieur… Après des mois de contraintes Covid, certains professionnels s’inquiètent pour la survie de leur activité et demandent a minima de la visibilité.

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« Cela fait 15 mois que nous sommes fermés, aujourd’hui nous voulons des réponses ». Stéphane Gay, le gérant du Bora Bora Lounge Tahiti et président du Syndicat des bars dancing n’en est pas à son premier coup de gueule depuis le début de la crise Covid. Mais, après la levée complète du couvre-feu et à l’heure de la levée des jauges dans les restaurants et bars, les patrons de boîtes de nuit sont plus que jamais remontés. « On est sans perspective de réouverture, c’est une catastrophe », s’indigne Stéphane Gay, qui confie « l’angoisse » et l’inquiétude pour tous les professionnels du secteur : « on vit au jour le jour. Pour avoir les aides, c’est un véritable parcours du combattant. A chaque fois, on nous demande un nouveau papier ».

Derniers établissements fermés par la crise, les discothèques ne sont toutefois pas les seules à souffrir encore des restrictions sanitaires. Le tourisme, bien sûr doit composer avec des arrivées filtrées par le protocole d’entrée du Pays. Mais c’est surtout du côté de la culture et de l’évènementiel que la réglementation reste contraignante. Ainsi, si beaucoup se sont réjoui de la levée des jauges pour les spectacles et concerts en extérieur, il est encore interdit de recevoir du public debout au fenua, ou d’organiser des activités de restaurations pendant les évènements.

Comme pour les discothèques, la règle est plus clémente en métropole, où la situation sanitaire reste pourtant plus inquiétante qu’en Polynésie. Mais comme le pointait le Haut-commissariat et le Pays dans leur dernier communiqué, la métropole conditionne l’accès aux boîtes de nuit et aux évènements de plus de 1000 personnes à la présentation d’un pass sanitaire. Ce document numérique,  accessible à toutes les personnes vaccinées, immunisées ou testées négatif, n’a jamais été mis en place en Polynésie. Interrogé il y a quelques jours sur la question, le ministère de la Santé rappelait travailler sur un tel dispositif. Qu’il faudrait encore faire accepter aux professionnels, pas unanimes sur la question côté métropole. Le faible taux de vaccination au fenua et la cherté des tests antigéniques le rendrait quoiqu’il arrive beaucoup moins pratique que dans les pays européens ou asiatiques où il devrait être largement utilisé cet été.

Les salles de spectacles dans la pénombre

Autres restrictions, dans les salles fermées cette fois. Le Haut-commissariat a maintenu la règle du siège vide entre chaque spectateur. En théorie, les salles peuvent rassembler le public par groupe, jusqu’à six personnes, à condition qu’elles viennent du même foyer. Dans la pratique, et vu les difficultés que causent ces règles à la réservation, la plupart des salles ne sont remplies qu’à la moitié de leur capacité. Voire moins : 390 places au Grand théâtre contre 800 habituellement, 98 au lieu de 200 au petit Théâtre pour ce qui est de la Maison de la Culture. Difficile, dans ces conditions de rentabiliser des pièces ou concerts, surtout s’il s’agit de faire venir des artistes de l’extérieur. « Les choses avaient été assez claires au niveau des autorités, ils nous ont dit que nous serions les derniers à voir les mesures levées, note Stéphane Boutheon, qui produit, avec Rideau Rouge Tahiti, des pièces de théâtre ou des artistes comiques. Je pense qu’ils veulent essayer d’avancer petit pas par petit pas pour pas que l’on se retrouve dans un nouveau reconfinement à terme. Mais en ce qui concerne le spectacle et l’évènementiel, c’est très compliqué économiquement ».

Dans le théâtre comme dans d’autres secteurs de l’évènementiel, c’est vers la rentrée de fin août et début septembre que les yeux sont tournés. « Malheureusement pour l’instant on n’a pas cette visibilité, confie Stéphane Boutheon, qui attend notamment Pierre Palmade en septembre et Booder en octobre. On croise tous les doigts qu’avec le flux de nouveaux arrivants et les variants ça se passe bien dans les prochaines semaines ».

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