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Concession de l’aéroport : le groupement TI’A va contester l’attribution à Vinci

©CP/Radio1

Après l’annonce faite ce matin à Paris de l’attribution de la concession aéroportuaire à Vinci Airports, Stéphane Chin Loy, le président de la CCISM qui fait partie du groupement TI’A, arrivé troisième de cette course et à l’origine du premier recours contre Egis, annonce son intention de contester cette nouvelle décision.

Pour Stéphane Chin Loy et les partenaires du groupement TI’A, la décision annoncée par le ministère de la Transition écologique d’attribuer à Vinci la concession de l’aéroport de Tahiti-Faa’a n’était qu’une demi-surprise : « L’État a la possibilité de désigner le 2e ou le 3e candidat. Nous avons estimé que tout le cahier des charges de l’appel d’offres était vicié, c’est pour ça que nous avions attaqué la première fois. Pour nous il fallait relancer un nouvel appel d’offres pour justement éviter tous les différents recours qui vont continuer à tomber. C’était à nos yeux la meilleure des solutions, qui n’est pas retenue aujourd’hui. »

Une déception, puisqu’en octobre 2021 TI’A avait contesté avec succès la première attribution en référé devant le tribunal administratif de Papeete, qui avait jugé que l’offre d’Egis était irrégulière puisque non liée à un constructeur, et annulé l’attribution mais pas l’appel d’offres. Egis et l’État avaient à leur tour déposé un pourvoi en cassation de cette décision devant le Conseil d’État, qui l’avait rejeté.

Comme la fois précédente, et comme il l’avait fait en se déplaçant à Paris en juin dernier, le groupement Ti’a estime que seul un nouvel appel d’offres permettrait de mettre les choses au clair. À l’époque, dit Stéphane Chin Loy, le cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne et le Haut-commissariat semblaient partager cette analyse.

D’autant, dit Stéphane Chin Loy, que dans un contexte de prix des matières premières en hausse, le chiffrage devra sans doute être revu.  Et que le code des marchés publics offrait une alternative : « La solution d’un appel d’offres révisé, dans des délais contraints (30 jours, voire 25 par voie électronique, ndr) aurait pu faire avancer beaucoup plus rapidement ce dossier, ce n’est pas l’option qui a été retenue par l’État, on en prend acte et on va agir en fonction. » Il le déplore, car « aller au contentieux, si c’est le tribunal administratif et ensuite le Conseil d’État, c’est minimum un an. »

Et le groupement TI’A – CCISM, Boyer, Aéroport Marseille Provence et Méridiam – avait déjà prévu, depuis juin dernier, de faire un nouveau recours au cas où l’État choisisse Vinci, candidat arrivé en 2e position. « Chacun des partenaires a investi des sommes importantes. Ce serait léser tout le monde de ne pas le faire, même au niveau de la Chambre, la Cour des comptes pourrait nous le reprocher, nous dire mais pourquoi vous n’êtes pas allés au bout de la défense de votre dossier ?»

Stéphane Chin Loy « ne croit pas » que les capacités financières de ses concurrents ont pu jouer dans le choix du concessionnaire : Meridiam a largement fait ses preuves dans la levée de fonds pour les projets de développement, le financement et la gestion de projets d’infrastructures publiques sur le long terme, « et je rappelle que nous avons la plus grosse entreprise polynésienne, dit-il en se référant à Boyer, et on a un gros gestionnaire aéroportuaire. »

Doit-on y voir une volonté de l’État de conserver la mainmise sur l’aéroport ? « Il a toujours la main sur la partie militaire, c’est plutôt une question à poser à l’État quand le nouveau haut-commissaire sera là », répond Stéphane Chin Loy. Alors, la décision du gouvernement central ce matin est-elle politique ? S’agissait-il de donner à Édouard Fritch une réponse apparemment positive sur au moins un des dossiers qu’il portait à Paris ? En tout cas, le feuilleton de la concession de l’aéroport est loin d’être terminé.

 

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1 Commentaire

  1. VOLHER
    11 septembre 2022 à 4h42 — Répondre

    Vinci peut remercier la CCISM. Grâce à eux, ils ont gagné l’aéroport en faisant éliminer Egis qui était devant tandis qu’eux-mêmes n’ont rien gagné dans l’affaire… Au final, tout le monde est perdant, sauf Vinci bien sûr !

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