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Confinement prolongé à Tahaa : la tavana se fait rappeler à l’ordre par le haut-commissaire

Vendredi, la maire de Tahaa et son conseil municipal avaient pris la décision de ne pas assouplir le confinement sur l’île, après l’arrivée en bateau de deux personnes venues de Tahiti malgré l’interdiction de navigation. Le Haut-commissariat lui a fait parvenir une « lettre d’observations » et rappelle par communiqué que « le domaine de la police spéciale relève de la seule compétence de l’État. »

La semaine dernière, le ministre de la Santé Jacques Raynal avait évoqué les « bêtises » de certaines personnes qui « s’étaient baladées au travers de la mer. » On apprenait ensuite que deux personnes s’étaient rendues de Tahiti à Tahaa en poti marara mardi dernier, après le décès accidentel de leur frère et oncle. Ils auraient rencontré trois familles, selon les déclarations du tavana Céline Temataru. Pour rappel, aucun cas de covid-19 n’a été détecté à Tahaa.

Dépistés au dispensaire de Tahaa le lendemain matin, ils sont repartis sur Tahiti. Vendredi, les tests se révélaient négatifs, mais le conseil municipal annonçait le maintien du régime général du confinement jusqu’au 29 avril, comme à Tahiti et Moorea, plutôt que de l’alléger à partir de ce lundi matin, 20 avril.

Décision confirmée lundi lors d’une réunion du conseil en bonne et due forme, avec toutefois quelques aménagements, puisque la réouverture des commerces accueillant du public, la vente d’alcool, la tenue de cultes ou la baignade en mer et les loisirs nautiques étaient permis. Mais en fin de journée, le Haut-commissariat publiait un communiqué, sans nommer ni l’île ni son maire, rappelant que l’allègement du confinement dans les îles avait fait l’objet d’une concertation.

« Il apparaît que certaines communes ont décidé de prendre des mesures plus restrictives, écrit l’État.

Le Haut-commissariat souhaite indiquer que les mesures d’allègement du confinement décidées conjointement par l’État et le Pays dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire s’imposent à l’ensemble des archipels et se déclinent strictement selon les modalités précisées dans une note adressée aux maires des îles le 18 avril 2020.

En effet, il convient de souligner que le domaine de la police spéciale relève de la seule compétence de l’État.

Dans ces conditions, il est rappelé qu’un maire ne peut prendre, au titre de son pouvoir de police générale, des mesures plus restrictives destinées à lutter contre l’épidémie, sauf à justifier de raisons impérieuses liées à des circonstances locales qui les rendent indispensables. L’objectif est de ne pas compromettre la cohérence globale et l’efficacité des mesures prises par l’État et le Pays au regard de la situation sanitaire. »

Le haut-commissariat a fait parvenir une « lettre d’observations » à Céline Temataru. Si la tavana de Tahaa maintenait sa position, le contrôle de la légalité du Haut-commissariat pourrait aller jusqu’à entamer une procédure pour faire annuler la décision du conseil municipal.

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