ACTUS LOCALESÉCONOMIE

Croisière : 16 500 passagers transpacifiques en une semaine

Les gros paquebots se succèdent ces derniers jours sur les quais ou dans les baies de Moorea, Raiatea ou Papeete. En 7 jours, 16 519 excursionnistes sont prévus sur l’île sœur et 13 823 à Tahiti. Une question de saison : ces « transpacifiques » se repositionnent, en ce moment, depuis l’Australie ou la Nouvelle-Zélande vers l’Alaska. Ils retraverseront le Pacifique en octobre ou novembre. En attendant, le Tahiti Cruise Club se félicite de la bonne santé du secteur et annonce 1045 escales, tous bateaux confondus, pour 2024.

Lire aussi : Ponant et Windstar vont déployer deux navires de croisières en Polynésie

Le 22 avril, le Brillance of the Seas faisait escale à Moorea avec 2 440 passagers. Le 23 avril, l’Ovation of the Seas déposait 4 905 personnes puis le lendemain, le Celebrity Edge débarquait 2 918 passagers. Le 26 ce sera au tour du Majestic Princess avec 3 560 passager puis le 28 au Sapphire Princess avec 2 696 passagers. Au total 16 519 excursionnistes auront débarqué sur l’île sœur en 7 jours (sans compter ceux des navires plus petits comme le Paul Gauguin ou le Star Breeze). Une bonne partie d’entre ont déjà fait ou feront escale dans la foulée à Papeete qui attend, elle, 13 823 visiteurs issus de ces seuls géants des mers sur la même période. Cette forte fréquentation s’explique par la saisonnalité des Transpacifiques. « Ils se repositionnent pour aller en Alaska, explique Bud Gilroy, président du Tahiti Cruise Club. En avril les bateaux viennent d’Australie, Nouvelle-Zélande, Tahiti, et quelques autres îles et remontent vers Honolulu. On a ce même ballet des grands bateaux en septembre – octobre qui redescendent de l’Alaska pour aller en Australie. » Les bateaux naviguent avec de nombreux Australiens à bord. Ils étaient par exemple un millier sur le Celebrity Edge.

Les navires de plus de 3 500 passagers ne font pas escale n’importe où. Ils sont contraints par une loi locale qui ne leur autorise que trois touchers en Polynésie, à Tahiti, Moorea et Raiatea « Mais ils n’iront jamais ailleurs », insiste Bud Gilroy. Impressionnants par la taille, ils ne pèsent sur l’année que 1% des escales, 90% d’entre elles sont faites par des bateaux de moins de 500 passagers.

Bonne santé mondiale

Cette activité transpacifique est un témoin de la bonne santé du secteur de la croisière en général. En 2024, trente compagnies de croisières assureront les voyages de 46 bateaux dans nos eaux. Le Tahiti Cruise Club annonce 1 045 escales, sans compter celles du Panorama II et de ses 49 passagers et des prévisions équivalentes pour 2025. Les chiffre, « en légère augmentation » par rapport à 2023 sont jugés satisfaisants par le Tahiti Cruise Club. L’organisme de développement et promotion avait pourtant annoncé en avril 2023 un bond à 1500 escales (en comptant celles du Panorama II) dès 2025. Un objectif qui n’a pas été atteint, le club expliquant aujourd’hui se concentrer sur « la gestion des flux » plutôt que sur l’augmentation de la fréquentation. Malgré des chiffres en léger déclin au quatrième trimestre de l’année dernière, 2023 a été un bon cru : 43 815 croisiéristes contre 42 610 l’année précédente, et surtout 43 887 « excursionnistes » – les passagers des navires transpacifiques, qui ne sont pas comptabilisés dans les chiffres du tourisme – contre 24 157 en 2022, année encore marquée par les restrictions Covid.

Les chiffres devraient tout de même grimper avec l’arrivée, fin 2026, du Jacques-Cartier, puis du Windstar en 2027. Deux annonces confirmées lors du salon Seatrade Cruise Global qui s’est tenu du 8 au 11 avril à Miami, et d’où les professionnels polynésiens sont revenus satisfaits : « la croisière est au beau fixe » disent-ils. À l’international, les compagnies font construire de nouveaux bateaux, ceux qui sont commercialisés affichent des taux d’occupation de 60 à 80 %.

Aucune date pour le nouveau terminal de croisière

Le Tahiti Cruise Club veut profiter de ce développement mondial pour renforcer l’activité en Polynésie, où la croisière pèserait déjà, d’après l’organisme. Elle assure 25 % des revenus du secteur du tourisme, et 30% des sièges d’avions vers la Polynésie. « On est déjà en train de travailler sur le deuxième semestre et sur 2027. Notre but est de continuer à lisser la saisonnalité et d’augmenter la tête de ligne. Ces têtes de lignes je rappelle ce sont des gens qui embarquent et débarquent en Polynésie. Ce qui fait que nos clients arrivent par avions, restent à l’hôtel, consomment, c’est toute l’économie qui tourne. Avec ça également, c’est s’engager sur des projets communautaires et on a beaucoup de travail de communication à faire en termes environnementaux. »

Le développement devait être accompagné par le nouveau Terminal de croisière de Papeete mais sa mise en service tarde. L’inauguration était un temps prévue pour 2020, puis 2021, puis annoncée pour mars 2023. En fin d’année dernière le port autonome parlait d’avril 2024. L’établissement public indique aujourd’hui que le chantier n’est pas encore tout à fait terminé. Il reste « quelques petites choses à faire » et la conformité du bâtiment reste à obtenir. Aucune date avancée, donc. Quant à la passerelle, prévue à l’origine pour faciliter la traversée du front de mer par les piétons, elle ne fait plus partie du projet.

 

conservatoire
Article précedent

Trois concerts sur trois semaines pour le conservatoire

Article suivant

Les ministres vont devoir cotiser au régime de retraite de la CPS

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Croisière : 16 500 passagers transpacifiques en une semaine