Le Conseil des Jeux du Pacifique laisse un mois aux Îles Tonga pour revenir sur leur décision et organiser, comme prévu, les Jeux 2019. Si le problème persiste, « des plans d’urgence pour la sélection d’une autre nation hôte des jeux » seront mis en place.

L’annonce a agité le milieu du sport océanien, il y a deux semaines : le Premier ministre tongien a décidé de renoncer à accueillir les Jeux du Pacifique 2019 pour des raisons financières. Mais le Conseil des Jeux ne s’avoue pas vaincu et essaie de persuader le Premier ministre Akilisi Pohiva de revenir sur sa décision. Vendredi dernier, le bureau exécutif du Conseil des Jeux a rencontré les organisateurs tongiens, Lord Vaea, président par intérim de TASANOC, association sportive et comité olympique tongiens, et Lord Sevele, président du comité d’organisation des Jeux 2019. Il les a chargé de contacter le Premier ministre tongien et de l’inviter à rencontrer les membres du Conseil des Jeux pour discuter du cœur du problème : le financement. « Les différents sites qui doivent accueillir les Jeux sont en train d’être construits avec l’aide des gouvernements chinois, australien et néo-zélandais, donc on est confiant, les installations seront réalisées », affirme Andrew Minogue, le directeur du conseil des Jeux du Pacifique, à la radio nationale néo-zélandaise.

Tout est encore possible, veut donc croire le conseil, qui espère rencontrer Akilisi Pohiva d’ici le 30 juin. Problème : les deux émissaires nommés sont des opposants au Premier ministre, ils auront donc du mal à le convaincre de changer d’avis. Pour que le royaume revienne sur sa décision, il faudra sûrement que le Premier ministre soit renversé : le Parlement doit se réunir à la fin de la semaine, et une motion de censure pourrait être déposée contre Akilis Pohiva. En février dernier, le Premier ministre avait survécu à une première motion de censure. Si dans un mois, fin juin, la situation n’a pas évolué, alors le conseil des Jeux du Pacifique prendra acte de la décision du royaume tongien et mettra en place « des plans d’urgence pour la sélection d’une autre nation hôte des Jeux ». Le remplaçant des Tonga serait alors connu avant la fin août. Et c’est là que Tahiti aurait une carte à jouer : comme l’a révélé Radio 1, il y a deux semaines, le Conseil des Jeux du Pacifique a contacté le comité olympique de Polynésie française (COPF) pour demander si Tahiti était intéressée pour reprendre, au pied levé, l’organisation de la compétition internationale. La décision sera prise d’ici la fin août.