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Des centres de tests rapides à Tahiti et dans les îles « à partir de la semaine prochaine »

Le président Édouard Fritch a annoncé ce vendredi que huit points de tests antigéniques allaient être ouverts dans différentes communes de Tahiti, dont deux à Papeete, à partir de la semaine prochaine. Soixante autres centres de soins du fenua ont reçu le matériel nécessaire et devraient bientôt commencent à utiliser ces tests qui, en complément des tests RT-PCR classiques, vont permettre de mieux suivre l’évolution de l’épidémie.

De « nouveaux moyens de tests à grande échelle ». C’est ce qu’a annoncé le président du Pays lors de son allocution de ce matin aux côtés de Dominique Sorain. La Direction de la santé a reçu voilà quelques jours une importante commande de matériel permettant de réaliser des tests antigéniques. « Nous avons actuellement une soixantaine de milliers de tests disponibles sur le pays et une soixantaine de milliers d’autres en commande » a expliqué Édouard Fritch, citant notamment un lot de 30 000 tests rapides attribué par « l’ONU et l’OMS en particulier ». Autant de tests qui permettent, après un prélèvement par écouvillon nasal – comme les tests RT-PCR – d’obtenir un résultat de dépistage du Covid en « une quinzaine de minutes ».

À la Direction de la santé, on rappelle que cette technique de dépistage a été expérimentée « de façon très probante » par l’hôpital et par l’Institut Malardé (ILM) ces dernières semaines. Pour assurer leur déploiement, le conseil des ministres vient d’étendre la liste des personnes habilitées à les pratiquer et des formations sont en cours. L’idée est désormais de s’en servir pour désengorger l’ILM et, d’après Édouard Fritch, pour « mieux tracer, mieux suivre, mieux repérer les cas positifs et les cas contacts ». À Tahiti, huit points de tests antigéniques sont en cours d’installation dans les dispensaires de Papeete, Faaa, Punaauia, Mahina, Taravao, Papara, Paea et au Kiosque Info Santé de Paofai. Ils accueilleront, pour certains dès la semaine prochaine, les patients « symptomatiques » sans rendez-vous et, a priori, sans obligation de présenter un certificat médical. Une soixantaine d’infirmeries et de dispensaires des autres îles reçoivent actuellement du matériel pour que les tests rapides puissent être utilisés « sous peu » dans tous les archipels.

Un test RT-PCR en cas de test rapide négatif

Les tests antigéniques repèrent des protéines présentes à la surface du virus. Pas besoin, donc, d’extraire et d’amplifier les fragments de matériel génétique comme c’est le cas dans le dépistage par RT-PCR. La technique « antigénique » est donc plus rapide, moins coûteuse en matériel et moins gourmande en personnel qualifié. Mais les RT-PCR resteront tout de même la « référence » dans la politique de dépistage. Car les tests antigéniques, parfois nommé « tests rapides d’orientation diagnostique », souffrent d’un défaut majeur : leur sensibilité est beaucoup plus faible que les tests classiques. Comme l’expliquait récemment le directeur de l’ILM, les dépistages rapides permettent de détecter le virus dans environ 60% des cas (contre plus de 90% quand un test RT-PCR est bien pratiqué). Les « faux négatifs » sont nombreux, donc. « Mais quand le résultat d’un test antigénique est positif, il est tout à fait fiable », précisait Hervé Varet. Raison pour laquelle, depuis la fin septembre, ce type de tests, développés par différents laboratoires de recherche durant les derniers mois de pandémie, a reçu un « avis favorable » de la Haute autorité de santé nationale, mais uniquement pour « le dépistage des personnes symptomatiques ».

C’est pourquoi le président a annoncé que seuls ceux « qui présentent des signes extérieurs de la maladie » pourront, dans un premier temps, se présenter dans les points de dépistages rapides. Orientées par du personnel administratif – le Pays a passé un appel au volontariat parmi ses agents – les personnes testées attendront leurs résultats sur place. En cas de résultat positif, ils seront orientés vers un médecin pour établir un arrêt de travail. En cas de résultat négatif, les échantillons devraient être transmis à l’ILM pour un test RT-PCR. Le fonctionnement exact de cette navette doit être déterminé ces prochains jours.

Les autorités sanitaires « reprennent » le suivi des malades

Cette nouvelle politique de test doit s’accompagner d’un meilleur suivi des cas. Beaucoup ont pu l’observer : le bureau de veille sanitaire était difficile à joindre ces dernières semaines, et rappelait rarement les patients après un contact. « Nous éprouvons des difficultés parce que le nombre de cas à suivre devient important, a reconnu le ministre de la Santé Jacques Raynal ce midi. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’augmenter la plateforme de suivi et de réponse avec un renfort de la part de l’État et du Pays en personnel ». La plateforme d’appel du Haussariat, déjà active en début de crise, a été réactivée. « Dès lundi on aura une plateforme qui sera à même de répondre aux questions des entreprises et des personnes positives, précise le responsable. Il y aura plus d’une quinzaine de personnes mobilisées avec un nombre de lignes suffisant ». L’idée est de suivre les malades, mais aussi leurs cas contacts : depuis le mois de septembre, ce sont les cas positifs eux-mêmes qui sont censés prévenir leurs proches ou les personnes qu’ils ont pu contaminer. Comme l’ont noté les autorités, beaucoup de ces cas contacts omettent de s’isoler, risquant donc de propager le virus.

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