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Deux taties accusées de violences sur des enfants en bas-âge

Deux aides maternelles, accusées de violences répétées sur des enfants dont elles avaient la garde au sein de leur établissement agréé, étaient jugées vendredi. Les sévices auraient duré durant près d’un an et demi. La preuve principale est un enregistrement audio d’une journée de garde des enfants, organisé par des parents alarmés par la dégradation de l’état physique de leur enfant.

À Papeete, de mai 2018 à mars 2019, les taties auraient à plusieurs reprises frappé deux enfants dont elles devaient s’occuper. La dégradation de l’état physique des jeunes enfants mais aussi des comportements nouveaux ont interrogé les parents. Les enfants présentaient des troubles du comportement, comme un état anxieux fort et récurrent le matin avant d’être déposés à la garderie. Le procureur a reconnu l’impact grave sur « la moitié de la vie des jeunes enfants ».

Un enregistrement à charge

L’enregistrement d’une journée en garderie, obtenu par un portable dans le sac d’une des victimes, témoigne d’atteintes graves à la fois psychiques et morales. On entend des coups et également beaucoup de menaces verbales envers les enfants : « Je vais te couper le doigt si tu continues », « Je vais t’écraser la tête ». Mais aussi des termes dégradants pour les jeunes victimes.

Les avocats des parties civiles et les magistrats ont bien rappelé la non-compréhension par des enfants de 2 ans à 3 ans des attentes de propreté et de comportements que l’on peut attendre d’un adulte. Me Hellec a interpellé l’une des accusées : « Si je vous menace de vous écraser la tête, vous aurez peur. Alors imaginez lorsque vous menacez un enfant de 2 ans. L’écart de force est monstrueux ».

La violence, « ça peut aider », dit l’une des accusées

L’une des prévenues a tenté de se dédouaner en affirmant que la violence, « ça peut aider ». La défense a répliqué en évoquant les « fantasmes d’une éducation parfaite » qui cherche à camoufler sous des apparences de tradition des méthodes éducatives abusives.

Le ministère public a requis pour les deux femmes cinq mois de prison avec sursis probatoire de deux ans, obligation de travail et d’indemniser les victimes et interdiction d’exercer une activité avec des mineurs pour une durée de cinq ans. Le délibéré sera rendu le 24 novembre prochain.

 

 

 

 

 

 

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