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Développement durable, sécurité alimentaire… Thomas Moutame veut « de l’action » à la chambre d’agriculture

Le maire de Taputapuatea, dont la liste avait été plébiscitée il y a quelques semaines aux élections de la chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire, en a été élu président ce matin. L’occasion de rappeler son programme, axé sur le développement de la sécurité alimentaire, la réduction de l’utilisation des pesticides et une meilleure coordination entre institutions dans le domaine agricole.

La chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire tenait ce matin son assemblée générale à Pirae. Il y a trois semaines les agriculteurs, éleveurs ou horticulteurs avaient plébiscité la liste de Thomas Moutame qui a recueilli près de 60% des suffrages et la majorité dans l’ensemble des collèges. Le maire de Taputapuatea et représentant Tapura à l’assemblée a donc été logiquement confirmé au poste de président de la chambre ce matin, choisissant à ses côtés Heia Teina et Jean Tama, comme vice-présidents. Moetini Moutame, Varink Tama, Odile Horoi et Timona Tanehoarai complètent le bureau de la CAPL.

Des projets partagés

L’élu, visiblement ému, a chaudement remercié sa prédécesseure Yvette Temauri, présente à la mairie de Pirae, pour « tout le travail effectué pendant ces années ». Et en a profité pour répéter les grands axes de son programme : davantage de collaboration avec les autres institutions et notamment les communes, où des référents agricoles seront nommés, plus d’effort et de formation pour améliorer la production et réduire l’utilisation de pesticides, plus de valorisation des métiers de l’agriculture auprès de la jeunesse… L’objectif : avancer pas à pas vers une « autosuffisance alimentaire ». « Tout le monde en parle de la sécurité alimentaire, mais il faut de l’action maintenant, dit-il. Et avec notre groupe, nous mettons de l’action et nous voulons apporter un plus, notamment dans le développement durable ».

Thomas Moutame, connu pour son engagement pour l’agriculture responsable et biologique, a, dès son discours d’entrée, évoqué plusieurs projets à court et moyen terme. La création d’une centrale d’achat pour alimenter les cantines scolaires, la mise en place de « fa’a’apu pilotes » aux tuamotu, des « parcs à poissons expérimentaux » à la presqu’île et aux îles sous le vent, d’ateliers relais pour transformer la production des îles, la signature de conventions pour la valorisation des déchets d’élevage… Beaucoup des projets évoqués sont menés en parallèle par le Pays et s’inscrivent dans le schéma directeur de l’agriculture voté à l’unanimité de l’assemblée. Mais l’élu ne cache pas sa volonté de mieux intégrer la chambre de l’agriculture dans le paysage institutionnel : « il faut travailler ensemble, sinon on arrivera à rien » répétait-il pendant la campagne.

Un peu de patience avant de « récolter les fruits »

Du côté du gouvernement, on salue « un programme réaliste, un programme partagé ». Et « une équipe sur laquelle nous pouvons nous appuyer » comme l’a salué le vice-président du gouvernement et ministre en charge de l’agriculture, Tearii Alpha, rendant lui aussi hommage au travail de Yvette Temauri et insistant sur le caractère concerté de la politique agricole. Pour « réveiller les richesses de notre terroir », le Pays veut non seulement travailler sur le développement et la circulation des produits frais, mais aussi sur la transformation, la préparation à l’export, l’innovation autour des produits agricoles. Tearii Alpha, qui prévoit un développement des moyens propre de la CAPL « à l’image de la CCISM » et une nouvelle loi de répartition des compétences sur l’agriculture, appelle tout de même à la patience pour « récolter les fruits » des projets lancés en ce moment :

 

Les deux élus partagent en tout cas l’idée que la crise sanitaire a « plus que jamais prouvé que c’était la nécessité » de faire de l’agriculture une force économique du Pays, « et pas seulement une économie parallèle ». A noter que Thomas Moutame, déjà tavana et représentant à l’assemblée, a annoncé que ses indemnités de président seraient reparties entre 5 délégués d’archipels nommés au sein de son bureau.

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