ACTUS LOCALESFAITS DIVERS [EXCLUSIF] Marins vietnamiens: l’interprète témoigne Cédric VALAX 2013-08-09 09 Août 2013 Cédric VALAX Esclaves des temps modernes, ces deux marins font partie des quatre à avoir fui leur bateau à la nage. © Cédric VALAX Esclaves des temps modernes, ces deux marins font partie des quatre à avoir fui leur bateau à la nage. © Cédric VALAX Jeudi matin, quatre marins vietnamiens embarqués sur le palangrier taïwanais « Hsieh Ta » se sont jetés à la mer au large de Papeete. Un geste désespéré pour fuir des conditions de vie à la limite de l’imaginable. « Ils ne savaient pas nager ». Esclaves des temps modernes, ils ont préféré braver la mort plutôt que de continuer à subir leur sort. Nous avons rencontré leur interprète. Jean-Pierre Lebrun parle le vietnamien. Il a été contacté dans le cadre de leur audition par la Police aux frontières et son témoignage est édifiant. Il revient pour nous sur ce qui a poussé ces quatre pêcheurs vietnamiens à déserter leur bateau « prison ». Un danger permanent. Mais en dehors de ce cas précis, d’autres marins asiatiques fuient régulièrement leur embarquement profitant d’une escale pour se faire la belle. Jean-Pierre Lebrun est déjà intervenu à plusieurs reprises et malheureusement les histoires se ressemblent toutes. En plus de ces conditions inhumaines, leur « vie » de pêcheur n’est qu’une succession de dangers. Sans formation certains rescapés porteront les stigmates de leurs mésaventures toute leur vie. Mauvais traitements, brimades, violences. Ils ont échappé et surtout survécu au pire. Le rêve d’aventures et de fortune s’est transformé en cauchemar. Le retour au pays ne sera pas facile mais quand continuer dans ces conditions est synonyme de mort, la question ne se pose plus. La cathédrale comme refuge. Autre témoin de ces drames humains, le vicaire de la cathédrale de Papeete. Le père Christophe a déjà recueilli plusieurs de ces marins désespérés. Lui aussi témoigne de ce qui se joue dans les eaux internationales et se termine parfois sous le porche de son église. Les autorités impuissantes? Alors comment lutter contre cet esclavagisme des temps modernes? Les bateaux battent pavillon étranger et naviguent en générale dans les eaux internationales. Si les autorités semblent impuissantes elles devront nécessairement se pencher sur la question, à minima pour les bateaux faisant escale à Papeete. Placés sous la surveillance de la Police aux frontières, les quatre marins vietnamiens sont logés dans de bonnes conditions. Ils devraient quitter la Polynésie française dimanche matin pour un retour vers leur pays d’origine. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)