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Grève générale : quand la « boutade » monte au nez des syndicalistes

Arrivés à 10 heures à la présidence, les représentants syndicaux en sont ressortis vers 15 heures plutôt mécontents. La question du conseil d’administration de la CPS n’est toujours pas tranchée et a donné lieu à un quiproquo qui serait plutôt cocasse si l’enjeu n’était pas une grève illimitée. La présidence a lancé une nouvelle invitation à la discussion pour lundi.

« Toutes les questions sont évacuées, il ne reste plus que cette histoire de conseil d’administration », explique Patrick Galenon à sa sortie de la présidence, ce samedi après-midi. Le chef de file de la CSTP-FO l’assure : l’intersyndicale serait prêt à signer un protocole d’accord – et donc la fin de la grève générale – si la question du CA de la CPS était réglée. Mais l’opposition est toujours là. Le projet de réforme de la gouvernance de la protection sociale mis sur la table par le gouvernement, et qui est une des étincelles à la grève générale en cours, table sur une nouvelle organisation de l’organisme, en « trépied ». Cinq sièges pour les salariés, cinq autres pour le patronat, et cinq de plus pour le Pays qui est à la fois employeur – et même le plus gros contributeur à la CPS en terme de cotisation – et financeur, au travers de la fiscalité, qui pourrait être de plus en plus sollicitée ces prochaines années. C’est ce que rappelait vendredi soir Edouard Fritch, après une session de négociation qui s’est terminée après minuit :

Hors de question pour les syndicats, qui expliquent que le soutien fiscal du gouvernement reste « mineure » dans les plus de 130 milliards de francs de recettes de la CPS. Ils revendiquent que la stricte parité soit conservée au sein de l’organisme : si le Pays, employeur parmi d’autres, veux 5 sièges et le patronat 5 autres, les représentants des salariés doivent en avoir 10. Cette revendication, la plus discutée depuis le dépôt du préavis a semble-t-il donné lieu à un quiproquo ce samedi. Alors que les discussions s’enlisaient, le ministre des Finances et de la PSG, Yvonnick Raffin, aurait lancé, d’après les syndicalistes, « puisque c’est comme cela, on va s’arrêter à cinq sièges pour les salariés et cinq pour les patrons ». Proposition acceptée aussitôt par les grévistes qui quittent la salle en attendant que le protocole d’accord soit préparé. Sauf qu’il semblerait que dans la tête du ministre, il s’agissait « d’une boutade, du second degré », plutôt que d’une réelle concession. « Pas sérieux », juge Patrick Galenon, qui, avec les autres responsables d’organisations, a mis fin aux discussions.

Les négociations sont donc pour l’instant au point mort : aucune autre rencontre n’est programmée et la grève générale n’est pas levée. La présidence a invité les syndicats « à revenir lundi 29 novembre à l’heure qui leur conviendra ».

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