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Hawai’i et Tahiti célèbrent Matari’i i raro

Rurumira’a – Les unu de Haururu ont été enlevés des marae puis rangés pour Matari’i i raro. ©Matahi Tutavae

L’association culturelle Haururu a célébré le passage dans le temps de Matari’i i raro ce samedi 21 mai avec le Halau ‘Öhi’a venu de Hawai’i partager ces moments d’apprentissage. C’est un temps de l’année « plus calme » dédié aux enseignements et où la nature est moins généreuse qu’elle peut l’être pendant la saison des pluies.

L’association Haururu a célébré Matari’i i raro ce samedi 21 mai à l’embouchure de la Vaituoru à Papenoo. Il s’agit d’un jour particulier dans le calendrier traditionnel polynésien, découpé par le parcours des Pléiades – matari’i en tahitien – dans le ciel. À partir du 21 mai, elles se couchent en même temps que le soleil. Le ciel est plus dégagé, donc plus propice aux voyages selon Raimana Teriierooiterai. Et la nature est moins généreuse, donc il convient d’être plus raisonnable explique-t-il. La cérémonie a clôturé une semaine de partage avec le Halau ‘Öhi’a dirigé par la kumu (professeur) Kekuhi Kanakaòle, originaire de Hilo. Les invités sont des amis de longue date de l’association culturelle de Papenoo qui a établi avec eux « des liens très forts ».

Inauguration de l’abri de la pierre « Opurei a Pere »

Ils ont été accueillis lors d’un séminaire organisé à Fare Hape, « un pèlerinage » indique Yves Doudoute, président de Haururu, au centre de Tahiti. Il a porté sur « la perception du temps et de l’espace dans les deux cultures, les liens entre Papenoo et Hawaii », mais il a aussi été l’occasion d’inaugurer l’abri de la pierre Opurei a Pere. Cette pierre porte des pétroglyphes dédiés à la déesse Pere, ou Pele en hawaiien, qui selon la mythologie est partie de Tahiti pour s’installer dans l’archipel du Nord du triangle où elle a une importance particulière – c’est la déesse du feu et des volcans. C’était donc tout naturel de partager ce moment avec le Halau ‘Öhi’a pour Yves Doudoute, « c’est leur histoire aussi ».

Le rurumira’a, rituel essentiel de matari’i i raro

Le choix d’un séminaire est en lien avec le sens de cette date clé. Le passage à Matari’i i raro, c’est aussi le passage à un temps que l’ont dédie à l’enseignement selon les pratiques de Haururu. L’un des rituels auxquels se sont adonnés les membres des deux groupes est le « rurumira’a« , comme l’explique Raimana Teriierooiterai, membre de Haururu et guitariste. « On ramène tous les unu disposés sur les marae vers le pö, cet espace spirituel invisible – matérialisé par un fare spécialement dédié. Les esprits des taura – totems – sont ramenés vers les mondes invisibles. » explique t-il. « Tout ça est lié à la vie de notre espace naturel et aussi aux cycles ancestraux dont on a connaissance aujourd’hui ».

Halau ‘Öhi’a dirigé par la kumu – professeur – Kekuhi Kanakaòle. ©Matahi Tutavae

©Matahi Tutavae

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