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Hôpital de Uturoa : la CSTP-FO prévient que « tout est possible »

L’hôpital d’Uturoa. © DR

Le syndicaliste CSTP-FO Philippe Dubois dénonce un manque de considération du personnel hospitalier de Uturoa. Les heures supplémentaires ne sont toujours pas payées dans les temps et les recrutements ne suffisent pas à compenser les nombreux départs. Résultat : « tout est possible » pour le syndicat qui parle de grève mais aussi de recours juridique.

L’ambiance est tendue à l’hôpital de Raiatea où Philippe Dubois, secrétaire général du syndicat du personnel de santé des îles Sous-le-Vent, affilié à la CSTP-FO, dénonce un « épuisement » du personnel hospitalier. Alors que le protocole d’accord signé en févier 2023 prévoyait un retard de deux mois maximums pour le paiement des heures supplémentaires, le personnel non-médical compte cinq mois de délai, quand le personnel médical vient de recevoir son paiement des astreintes de décembre.

« On pensait cette problématique réglée »

Un retard qui détériore, selon Philippe Dubois, les conditions de travail du personnel et participe à sa « fuite ». « Ils sont épuisés, ils abandonnent, on a beaucoup de départ, pour les conditions de travail mais aussi les rémunérations. Ce qui revient aujourd’hui dans les revendications du personnel : c’est le paiement des heures supplémentaires. On pensait cette problématique réglée en février 2023 et on s’aperçoit qu’on est dans une situation quasi similaire puisqu’on a des retards de paiement qui vont au minimum à N+4 voir N+5. »

Ce n’est pas un problème de budget pour le syndicaliste mais bien d’organisation du traitement des éléments de salaire : « Pour que l’ensemble du personnel soit payé dans les temps, il faut renforcer ce service de l’hôpital où il n’y a qu’une seule personne. L’administration lui demande de faire plein de choses mais elle ne peut pas tout faire et donc les demandes de paiement partent en retard. Les heures supplémentaires représentent entre 20 et 30% du salaire. Pour un hôpital de 170 agents dont 130 font des heures supplémentaires ou ont des astreintes, ce n’est pas une personne qu’il faut mais deux. »

Du mal à recruter et du mal à maintenir le personnel en place

Autre problème : le personnel manquant. Dans le protocole signé en février 2023, il était prévu la création de 15 postes comme le détaillent nos confrères de Tahiti Infos : huit dans les services les plus tendus, deux postes de technicien de laboratoire et d’infirmier anesthésiste, trois postes d’agents de services hospitaliers et deux d’aides-soignants. Huit premiers postes ont été ouverts mais ils suffiront à peine à couvrir les départs selon Philippe Dubois. « Aujourd’hui, on a beaucoup de mal à recruter mais en plus beaucoup de mal à maintenir les gens. Il faudrait qu’on réussisse à maintenir ces gens en place pour éviter ces soucis de RH. Car la conséquence, c’est qu’à cause d’un manque de RH, on a fermé une partie de l’hospitalisation de médecine-chirurgie donc on fonctionne en restreint. »

La situation n’est pas nouvelle cela fait plusieurs années que des mouvements ont lieu dans cet hôpital où Philippe Dubois travaille depuis 18 ans mais la situation s’est dégradée après la crise sanitaire du Covid-19. Plusieurs mouvements ont eu lieu en novembre 2021, en février 2022 et en février 2023 où l’hôpital se mettait en grève pour demander des moyens humains et financiers. « C’est un élément chronique, il n’y a pas eu de volonté de se projeter sur un plan d’ensemble de prise en charge de la santé sur le territoire. On a eu un scanner en 2017 alors que les scanners ce sont les années 1980. Il y a une question à se poser : il faut revoir la planification de la prise en charge de la santé en Polynésie. »

Grève ou recours administratif

Conséquence : le syndicat prévient que « tout est possible ». « Pour l’instant nous réfléchissons à quelle suite donnée. La grève mais aussi un recours au juridique, on n’exclut pas une procédure au niveau du tribunal administratif pour faire respecter ce qu’on a signé et ce que les gens ont signé sur le protocole d’accord de février 2023. On est face à un mur. Personne ne communique, le subdivisionnaire ne nous répond pas, le directeur de la santé ne nous répond pas non plus, on est quantité négligeable. Et nous, CSTP-FO, on dit ça suffit. Stop. »  

À noter que les agents du secteur hospitalier, comme tous ceux de la fonction publique territoriale, votent début mai pour leur représentants en commissions administratives paritaires.

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