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Hubert Carré pose ses collages sur les mots de Patrice Guirao

©CP/Radio1

« Je ne ferai pas la route 66 » présenté au Salon du livre par l’éditeur Au Vent des Îles est un ouvrage à quatre mains, celles de Patrice Guirao qui écrivent, et celles d’Hubert Carré qui illustrent, sous forme de collages. Rencontre avec un artiste atypique qui expose son travail cette semaine et animera des ateliers au Salon du livre.

66 textes poétiques illustrés par 66 collages, c’est Je ne ferai pas la route 66 de Patrice Guirao et Hubert Carré. Aucun des deux hommes n’est ce qu’il semble être, chacun a eu plusieurs vies, et c’est peut-être aussi ce qui les a rapprochés lorsqu’ils se sont rencontrés en Polynésie grâce à l’éditeur Christian Robert.

On ne présente plus Patrice Guirao, Polynésien d’adoption depuis ses 14 ans, d’abord aiguilleur du ciel puis parolier pour plusieurs stars de la chanson française et de célèbres comédies musicales, et auteur de polars (Le Bûcher de Moorea, À la lueur du sang, Crois-le !). C’est une nouvelle facette de son talent que l’on découvre dans Je ne ferai pas la route 66 : soixante-six poèmes libres qui attrapent au vol des humeurs, des espoirs, des regrets. La route 66, voyage initiatique de plusieurs générations, il ne l’a pas faite. Pas besoin. Son voyage, c’est laisser venir à lui les gens, les lieux, les échanges, sur lesquels il jette un regard doux-amer, avant de les laisser filer dans le vent des îles.

Hubert Carré, qui vit à Quimper, a plus de 40 ans d’activité en tant qu’artiste plasticien. Mais pas seulement. Haut fonctionnaire, il a longtemps été directeur général du comité national des pêches maritimes et des élevages marins. Il est aussi président du Service social maritime, une association 1901 qui accompagne les professionnels de la mer au long de leur carrière. Derrière l’administrateur général se cache un artiste facétieux qui décrit son travail comme « un inventaire critique et ironique de la société ». Ses collages combinent journaux, revues, comics mais aussi ses propres photographies, et des encres, des peintures et des pastels. Héritier de Marcel Duchamp et Guy Pellaert, il nous rappelle que les punks sont toujours parmi nous, même quand ils ont un job sérieux et des cheveux blancs.

Les collages qui illustrent le livre sont exposés jusqu’au vendredi 20 octobre au Centre des métiers d’art, où Hubert Carré donnera une masterclass. Durant le Salon du livre il donnera une conférence sur ce travail de collage et animera des ateliers.

Anecdote savoureuse : il a fallu imprimer le livre en République tchèque, car la censure chinoise a vu d’un mauvais œil quelques textes un peu érotiques.

 

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