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Affaire du Royal Palms : six ans ferme pour le boss du réseau

Le délibéré a été rendu ce mardi dans l’affaire du Royal Palms. Un dossier sur lequel la justice s’est penchée durant deux jours et qui a démontré une fois de plus que le trafic de stupéfiants et particulièrement celui de l’ice engendre une violence qui va crescendo au fur et à mesure que cette drogue inonde la Polynésie. Le tribunal a tout de même prononcé des peines inférieures aux réquisitions du procureur. Tamatoa T., dit « Siki », l’homme à la tête du réseau de revendeurs d’ice et de paka a été condamné à six ans de prison ferme là où le parquet en demandait huit.

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Trafic d’ice et de paka, expéditions punitives, coups de feu et menaces de « balle dans la tête », tel est le fond de ce dossier pour lequel dix prévenus ont comparu à la barre du tribunal de première instance de Papeete. Après une première journée où l’on a entendu les protagonistes de l’affaire et les réquisitions du procureur de la République, la deuxième journée a été consacrée aux plaidoiries des avocats de la défense. Tous ont estimé que les peines requises contre leurs clients étaient un peu lourdes, voire disproportionnées. Pour rappel le parquet avait requis des peines allant de six mois à huit ans fermes pour la tête du réseau, Tamatoa T., surnommé « Siki ».

Un des avocats de la défense, Maître Smaïn Bennouar, s’est montré particulièrement persuasif dans ses arguments. Il faut dire qu’il avait la lourde tâche de défendre les deux prévenus contre lesquels le procureur avait requis les plus lourdes peines, à savoir « Siki » et celui que les enquêteurs considéraient comme son bras droit, Patrick M., contre lequel était requis cinq ans avec mandat de dépôt.

 «Je vous promets que vous n’aurez jamais affaire à mon client dans l’avenir. »

Concernant Patrick M., il a estimé « que les dépositions à son encontre étaient quelque peu fantaisistes ».  Arguant que son client, « n’était pas violent et qu’il n’avait pas participé à la séquestration » et que l’on pouvait seulement lui reprocher « d’avoir participé à de la cession de paka », il a affirmé que les cinq années requises contre son client « n’étaient pas justifiées ». Il insiste, « il n’est pas le bras droit de Siki, il n’a pas fait fortune et n’a jamais été inquiété pour trafic de stupéfiants. »

De fait l’homme au regard de chien battu et au maintien de pénitent ressemble plus au quidam lambda qu’à un lieutenant de baron de la drogue. « Il a retrouvé une vie normale, du travail et il est parfaitement inséré ». Il conclut, « il faudrait une peine aménageable qui lui évite une détention immédiate. Je vous promets que vous n’aurez jamais affaire à mon client dans l’avenir. » Visiblement sa plaidoirie a fait mouche vu que le tribunal l’a condamné à 4 ans de prison dont deux avec sursis, les deux ans de prison pourront être aménagés.

« L’habit que vous lui prêtez est trop grand pour lui »

Sa dernière plaidoirie et non la moindre concernait donc Tamatoa T. alias Siki, celui que la justice considère comme le boss du réseau. « Il n’a jamais été condamné pour des stupéfiants, il est vrai qu’on lui reproche, ice, violence et séquestration et que vu comme cela je comprends que l’on veuille monter le quantum de la peine, mais huit ans ! » Il poursuit, « on dit qu’il a amassé près de 200 millions, mais d’où cela sort ? On a juste 48 grammes dans cette affaire. Ce sont des rumeurs, radio cocotier, mais là, c’est huit ans ». Concernant la violence reprochée à son client, « comment quelqu’un qui est dans ce domaine d’activité ne peut pas faire preuve d’autorité, et la seule façon c’est de se montrer dangereux car ce ne sont pas des enfants de chœur. »

Il l’affirme, « l’habit que vous lui prêtez est trop grand pour lui. » Il demande au tribunal de « ramener le dossier à sa réelle proportion et de ne pas suivre les éléments du dossier peu probants. Les éléments d’importation d’ice sont inexistants et je vous demande retirer cette accusation des chefs d’inculpation.» Là aussi, Maître Bennouar a en partie atteint son but, le tribunal a condamné Tamatoa .T à six ans de prison ferme avec mandat de dépôt et à la confiscation des biens.

Quant aux autres prévenus, eux aussi ont vu le quantum revu à la baisse. La peine la plus basse étant de quatre mois avec sursis et la plus haute deux ans ferme, là où le parquet échelonnait entre 6 mois et quatre ans.

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