ACTUS LOCALESJUSTICE

Il a failli être jugé deux fois pour la même affaire

Ce matin le tribunal avait à se pencher sur affaire d’agression sexuelle sur mineure de 15 ans, qui s’est déroulée aux Tuamotu en 2010. Une affaire qui a connu un dénouement ubuesque, du jamais vu au palais de justice de Papeete.

Si l’ancienneté des faits reprochés à l’accusé a tout d’abord interpellé le juge, celui-ci en ayant vu d’autres ne s’est pas appesanti dessus plus que cela. Et le procès s’est donc déroulé comme à l’habitude, avec le rappel des faits, les déclarations de la victime, absente ce jour, et celle de l’accusé présent à la barre et actuellement incarcéré.

L’homme assisté par un traducteur, mais sans avocat a reconnu sans problème les faits à la barre. Après les divers échanges habituels entre mis en cause et le juge, celui-ci a fait un récapitulatif du casier judiciaire de l’accusé. « Vous avez déjà été condamné à trois reprises. Une première fois pour violence sur un conjoint, puis pour violence sur un mineur et enfin pour agression sexuelle sur un mineur. » L’homme étonné, « Je n’ai jamais agressé sexuellement un petit garçon, je l’ai tapé, mais pas violé ! »

« Je remercie les gendarmes pour ce déplacement juridiquement inédit, »  a dit le juge.

« C’est ce que je lis dans votre casier monsieur. (…) Et c’est pour cela que vous purgez une peine de deux ans» assure le juge. L’accusé insiste « j’ai touché ma belle-fille mais pas le petit garçon ! ». Flottement dans la salle, le juge demande une suspension de séance. Il semblerait que l’accusé ait déjà été jugé pour cette affaire et que c’est pour celle-ci qu’il est incarcéré. Fait confirmé peu de temps après à la reprise de l’audience où il s’avère qu’une confusion entre les prénoms de la victime et ceux d’une de ses cousines, doublée d’une erreur informatique, ait abouti à cette situation ubuesque.

« Comme on ne peut pas être jugé deux fois pour la même affaire, monsieur vous pouvez rejoindre votre cellule. Je remercie les gendarmes pour ce déplacement juridiquement inédit. » Pas sur que l’accusé ait compris ce qui lui arrivait, mais une chose est sûre, il a eu chaud. Comme quoi, un avocat est toujours utile.

 

Article précedent

Journal de 7h30, le 17/09/2019

Article suivant

Les terres polluées de Hao iront-elles à Moruroa ?

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Il a failli être jugé deux fois pour la même affaire