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Il avoue à la barre dealer de l’ice « parce que le paka ne marche plus trop »

Un homme et sa compagne comparaissaient lundi après avoir été contrôlés en scooter avec quelques sachets d’ice et des boites de paka sur eux. Si c’est d’abord pour le trafic de cannabis qu’ils étaient jugés, le couple a spontanément raconté aux juges comment ils étaient « entrés » dans la vente d’ice.

C’est quand il cherchait son permis de conduire dans sa sacoche que les policiers ont vu les sachets. Nous sommes à la mi-janvier et l’homme de 23 ans est alors stoppé sur son scooter pour un simple contrôle routier. Qui aboutira sur une fouille : dans sa sacoche les forces de l’ordre retrouvent 0,3g d’ice réparti en petites doses, et 25 000 Francs en cash. Les découvertes ne s’arrêtent pas là : à l’arrière du deux-roues, la compagne du conducteur, âgée de 22 ans, et avec qui il vient d’avoir une petite fille six jours auparavant, porte un sac à dos dans lequel sont retrouvés 40g de cannabis dans plusieurs boites d’allumettes.

De quoi mettre les autorités sur la piste d’un petit trafic. Ce que le jeune homme confirme en garde à vue : voilà un an et demi que le mécano, qui n’a plus retrouvé de travail après la fin de son dernier contrat, revend des sticks de paka. Mais l’ice, il n’en consomme ni n’en deale pas : d’après lui, il venait juste de prendre les sachets, comme l’argent d’ailleurs, dans les poches d’un créancier croisé par hasard dans la rue. La version de sa compagne n’est alors pas si différente, mais c’est à la barre, ce lundi, que les choses se compliquent.

Des aveux qui aggravent leur cas

Devant les questions insistantes du juge, la jeune femme, étrangère au deal de paka d’après son concubin, mais impliquée au moins dans le conditionnement de son propre aveu, révèle que l’ice fait aussi partie du trafic. Depuis au moins deux mois. Le jeune homme ne cherche pas à démentir : « Je suis entré dans l’ice parce que le paka ça ne marchait plus trop » reconnait-il à son tour. Avec l’ice, les sommes sont plus importantes, les revenus moins incertains, explique-t-il en substance, entretenant un certain flou sur les quantités vendues et, surtout, ses fournisseurs. Leur avocat, qui découvre en même temps que le tribunal ces nouveaux faits, qui aggravent considérablement le dossier de ses clients, ne leur posera pas de question supplémentaire.

Dans la salle, les grands parents tiennent dans les bras le nourrisson du couple, âgé de tout juste un mois. Et n’espèrent qu’une chose : que la maman puisse passer du temps auprès de son bébé. Ce que le procureur préconisera lui-même, non sans rappeler, tout de même, les conséquences désastreuses, en terme sanitaires et sécuritaires, du trafic de stupéfiants, quel qu’en soit l’ampleur. L’avocat des prévenus ne peut qu’insister sur le fait que l’enquête n’a jamais porté sur un trafic d’ice. Rappelant l’absence de casier de l’une, et de passage en prison de l’autre, il appelle le tribunal à juger ses clients « seulement pour ce pourquoi ils ont été renvoyés ». La décision, sans être particulièrement clémente, saura faire droit à ces différents arguments : 18 mois ferme et 6 avec sursis pour le jeune homme, qui partira tout de suite vers Nuutania. Et 6 mois ferme et 12 avec sursis pour sa concubine, sans mandat de dépôt. Elle pourra rentrer chez ses parents le soir même.

 

 

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