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Immunité naturelle : Jacques Raynal juge l’explication de GTS « abradacabrantesque »

©Presidence

Lors d’une conférence de presse de la plateforme Covid, le ministre de la Santé est revenu sur la notion d’immunité naturelle dont le président de l’assemblée s’est fait le porte-parole. Pour lui il n’est pas possible de déterminer si une personne est protégée suite à une infection au Covid. Il estime que les élus, s’ils ne se font pas vacciner, se doivent de l’expliquer à la population. Enfin il prône plus d’éducation et d’information de la population sur le sens de la vaccination par le personnel soignant. 

Les membres de la plateforme Covid et le ministre de la Santé Jacques Raynal ont fait un point ce mercredi sur l’évolution de l’épidémie, et notamment son variant Delta qui a causé au moins 473 décès en deux mois. Les décès à domicile sont toujours en cours d’évaluation via les actes de décès et viendront sans nul doute alourdir le bilan. La stratégie du Pays vise à établir une immunité de groupe, en l’absence de traitement ayant prouvé son efficacité, et c’est dans ce but que la loi sur la vaccination obligatoire pour un grand nombre de professions a été votée. Les contestataires se sont fait entendre jusqu’au sein de l’assemblée de la Polynésie française où Gaston Tong Sang à proposé que la notion d’immunité naturelle soit prise en compte. Il s’agit de savoir si, après avoir été infecté par le Covid et en être guéri, une personne a suffisamment d’anticorps pour avoir une protection suffisante face au virus. Jacques Raynal est clair sur le sujet : « ce n’est clairement pas possible ». Pour expliquer cela, il est revenu sur la définition d’un vaccin : ce n’est pas lui qui protège contre la maladie, mais il amène le corps à se protéger en créant des anticorps. Dans le cas d’une infection naturelle par le virus, « les anticorps peuvent persister plus ou moins longtemps selon les individus ». Les moyens dont on dispose en Polynésie française ne permettraient pas de déterminer à quel point et pendant combien de temps une personne est protégée suite à une infection. « Le test sérologique est comme une cicatrice », explique le ministre de la Santé, il ne donne qu’une information, « c’est si l’on a été infecté ou pas ». C’est pourquoi la vaccination reste selon lui le meilleur outil de lutte.

Les élus doivent des explications s’ils ne sont pas exemplaires

L’une des questions soulevées par la loi sur l’obligation vaccinale est le statut vaccinal des élus du Pays qui n’y sont pas soumis. Mis à part le président de l’assemblée qui s’est exprimé de lui-même à ce sujet, le statut vaccinal des autres élus n’est pas connu de manière exhaustive. La Dépêche de Tahiti a mis en question la vaccination du vice-président Tearii Alpha, mais il ne s’est toujours pas exprimé sur le sujet. Le ministre de la Santé estime que la vaccination relève de la responsabilité de chacun et « qu’un élu qui s’expose lui-même au contact avec la population doit expliquer sa situation si sa conduite n’est pas exemplaire vis-à-vis de la vaccination ». Il a qualifié l’explication de Gaston Tong Sang « d’abracadabrantesque car insuffisante pour affirmer que l’on est protégé ».

Comment convaincre?

En cette période d’accalmie, Daniel Ponia a appelé la population à se faire vacciner « sans attendre d’être malade » en rappelant que « 90% des personnes hospitalisées en réanimation et qui sont décédées en filière Covid n’étaient pas vaccinées ». Pour atteindre les 70% de couverture vaccinale visés, ce sont les 12-17 ans vaccinés à 36, 5% ainsi que les plus réticents qui restent à convaincre. Le ministre de la Santé croit à la pédagogie et à l’enseignement. « Ce n’est pas la contravention qui va inciter les gens à se faire vacciner, c’est expliquer comment ça marche. » Il appelle la population à se renseigner auprès de professionnels de la santé, comme leur médecins traitants, au lieu de poser des questions sur les réseaux sociaux.

Les indicateurs du bulletin épidémiologique hebdomadaire Covid-19 montrent toujours une forte sollicitation des hôpitaux même si l’épidémie est en recul. La vigilance est toujours de mise, car de petits clusters familiaux continuent d’apparaître, ont expliqué les autorités. Actuellement 61 personnes sont traitées pour Covid long, à plus de 4 semaines d’infection, dans les structures de rééducation.

Bulletin épidémiologique hebdomadaire Covid-19 n°63

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1 Commentaire

  1. Aurore Boréal
    2 octobre 2021 à 21h22 — Répondre

    https://www.who.int/publications/i/item/WHO-2019-nCoV-Sci_Brief-Natural_immunity-2021.1

    la conclusion en bas de la page 2 : « En conclusion, les tests disponibles et les connaissances actuelles ne nous renseignent pas sur la durée de l’immunité et la protection contre la réinfection,
    mais des preuves récentes suggèrent que l’infection naturelle peut fournir une protection contre la maladie symptomatique similaire à celle de la vaccination, au moins pour la période de suivi disponible. »

    L’OMS a donc des propos abracadabrantesques. CQFD

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