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Inquiet sur l’avenir de l’OPH, A Ti’a i Mua appelle à la prudence sur les embauches

Le syndicat A Ti’a i Mua était mobilisé, ce mercredi, à l’Office polynésien de l’habitat. Il s’oppose à la création d’une trentaine de postes et demande à ce que l’établissement public soit réorganisé avant toute embauche. Car si l’OPH connait une activité record, la crise des finances publiques à venir inquiète au plus haut point les salariés.

Pas de mots durs envers la direction, un mouvement limité à une journée « pour ne pas immobiliser l’établissement », et ambiance plutôt bon enfant… C’est une grève « soft » qu’a connu ce mercredi l’OPH. Une cinquantaine de sympathisants de A Ti’a i Mua, syndicat majoritaire à l’Office, se sont réunis devant le siège de Pirae pour appuyer, « auprès du Pays et de l’opinion », des revendications déjà exprimées auprès de la direction. La demande principale peut paraître étonnante venant d’un syndicat de salariés : les grévistes demandent un gel immédiat des embauches.

Le nouveau budget de l’OPH prévoit en effet la création de 31 postes permanents supplémentaires dans l’établissement qui compte déjà 195 CDI et une vingtaine d’autres collaborateurs. Bonne nouvelle ? Pas pour les militants de A Ti’a i Mua qui se disent vaccinés contre ce genre d’annonces. Après des années de valse des directeurs, d’oscillations dans l’engagement du Pays en matière de logement social, de plans de départs volontaires en cascade, les salariés, dont certains ont connu la fermeture de la Sagep ou du Fonds de développement des archipels, ont « peur que l’OPH soit de nouveau la cible d’une restructuration ». Pour Mickaël Guichard, délégué du personnel, la probable crise des finances publiques fait planer un nuage sombre sur l’Office, qui a tout fait, ces dernières années, pour faire oublier son image d’ « usine à gaz » dans l’opinion publique. L’heure est donc à la prudence : il faut réorganiser avant toute nouvelle embauche.

Un message « entendu et compris » du côté de la direction, qui campe toutefois sur ses projections. Sur les 31 postes créés, seuls une dizaine de nouvelles embauches seront réalisées. Le reste ? « Des intégrations, des passages de CDD en CDI », précise Moana Blanchard. Pour le directeur général, qui a pris ses fonctions en 2017, ce renforcement des effectifs est cohérent avec la montée en puissance de l’office. Activité « trois ou quatre fois plus forte » dans certains services, mise en chantier de plus de 300 logements cette année, « 17 milliards de francs d’engagements financiers » – un autre record – à gérer, des projets de rénovations importants, et une demande toujours aussi forte en matière de logements collectifs, dispersés ou de fare… « Il faut du monde pour gérer tout ça, insiste le responsable. Nous nous armons pour répondre aux attentes que nous a assigné le Pays et pour répondre aux besoins des familles les plus démunies ». Quant au risque de revirement budgétaire évoqué par les grévistes, Moana Blanchard ne « partage pas » l’inquiétude. « Certains ont connu des périodes difficiles, je le comprends, mais le contexte n’est aujourd’hui pas le même, explique le directeur. Le taux d’activité est au rendez-vous, le gouvernement nous a donné des priorisations concernant les budgets sur le logement social ». 

La réorganisation aura, elle, bien lieu. « Mais réorganisation ne veut pas dire coupe« , insiste Moana Blanchard. De nouvelles discussions doivent avoir lieu avec les syndicats, et particulièrement avec A Ti’a i Mua sur le sujet.

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