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La Polynésie rejoint le club restreint des pays ouverts aux touristes américains

Quel est le point commun entre la Polynésie, la Turquie, la Tanzanie ou les Bahamas ? Ils font partie de la liste, relativement courte, de pays et territoires ayant rouvert leurs portes aux touristes américains sans quarantaine. Vu la situation épidémique aux États-Unis, la vaste majorité du monde a préféré attendre avant de leur rouvrir leurs frontières.

Masques de rigueur, ce matin à l’aéroport de Tahiti – Faa’a. Les plus de 230 passagers du vol AF74, atterri peu après 5 heures, sont les premiers voyageurs arrivant au fenua à être dispensés de quarantaine depuis presque quatre mois. Un allègement du protocole sanitaire justifié, comme l’ont plusieurs fois rappelé les autorités, par la nécessité économique, dans un pays ou une importante partie des emplois, de l’activité et des rentrées fiscales sont liées au tourisme. Mais c’est bien ce jeudi matin que la réouverture du ciel polynésien devrait passer un cap décisif, avec l’arrivée du premier vol ATN en provenance de Los Angeles. Test de Covid-19 négatif 72 heures avant le départ, kit d’auto-prélèvement distribué à l’atterrissage avec dépistage obligatoire quatre jours plus tard, surveillance sanitaire renforcée… Ces arrivées restent bien sûr entourées de mesures de précautions, qualifiées de « très exigeantes » par Édouard Fritch et le haut-commissaire Dominique Sorain jeudi dernier. Mais en ouvrant ses portes aux voyageurs en provenance des États-Unis, la Polynésie intègre tout de même un club très fermé.

La Californie referme ses bars et ses restaurants

D’après les décomptes de CNN, seule une vingtaine de pays accueille sans obligation de quarantaine ou de confinement les voyageurs américains. Les autres, et c’est notamment le cas de la France, de l’ensemble de l’Union européenne et de l’essentiel de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud, n’ont pas rouvert leurs liaisons avec les États-Unis, ou les limitent au rapatriement de leurs ressortissants. Des politiques justifiées par les restrictions américaines elles-même – réciprocité oblige – mais surtout à la situation sanitaire sur place. Mardi, les États-Unis recensait plus de 67 000 nouveaux cas de Covid-19 en une journée, un niveau quotidien plus de trois fois supérieur à celui de la mi-juin. Aussi, beaucoup d’États font marche arrière dans leur effort de reprise économiques. La Californie, d’où décolleront les vols ATN, a décidé le week-end dernier de fermer de nouveaux ses bars, restaurants et divers lieux publics jugés « à risque ».

L’Europe n’acceptant pas les voyageurs américains, French Bee et Air France desservent jusqu’à nouvel ordre la Polynésie via le Canada. ATN fait de même, mais a repris lundi soir ses rotations Tahiti – Los Angeles.

Le fenua, qui a dû demander une dérogation spéciale à Paris pour rouvrir la circulation des personnes avec les États-Unis, n’est pas le seul pays a vouloir attirer les voyageurs américains. Certains leur ouvrent même plus grand les bras : d’après Newsweek, neuf pays accueillent les Américains sans aucune restriction sanitaire. Albanie, Kosovo, Turquie… Des Pays qui ont fait le choix de laisser leur espace aérien ouvert, ou qui reprennent petit à petit leurs liaisons pour des raisons là aussi touristiques et économiques. Les Maldives, par exemple, ont rouvert en priorité les resorts situés sur des îles isolées et peu habitées, quand la République Dominicaine exige des touristes américains des engagements sur l’honneur de non-contamination.

Les Caraïbes accueillent les Américains… avec beaucoup moins de précautions

Du point de vue américain, la Polynésie fait partie d’une autre liste, d’une grosse quinzaine de pays, qui disent « oui » au tourisme américain, mais avec des restrictions. On y trouve notamment Aruba, la Barbade, les Bermudes, les Bahamas, la Jamaïque, ou Sainte Lucie… Autant d’îles des Caraïbes elles aussi très dépendantes des dollars des touristes américains. La plupart exigent, comme le fenua, des tests négatifs avant départ, avec, dans certains cas, des restrictions particulières pour les voyageurs en provenance des états les plus infectés. Si les autorités de ces pays préviennent généralement que les touristes pourront être testés à tout moment et mis en isolement en cas de symptômes suspects, la Polynésie est a priori la seule à avoir rendu obligatoire un deuxième test par auto-prélèvement.

À noter qu’une autre collectivité française est présente sur cette liste « American-friendly » : il s’agit de Saint-Barthélemy, qui a rouvert ses portes aux touristes de toutes provenances dès la fin juin. L’île de 10 000 habitants a elle aussi développé un protocole sanitaire propre, avec test avant le départ ou à l’arrivée et deuxième dépistage non obligatoire une semaine après l’atterrissage. Si aucune reprise de l’épidémie n’a pour l’instant été constatée à Saint-Barthélemy, les autorités locales envisagent, comme la métropole, de rendre obligatoire le port du masque dans les lieux publics clos.

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