ACTUS LOCALESPOLITIQUESPORTS Jeux du Pacifique 2027 : « Je suis dans ma logique d’aller au bout » Waldemar de Laage 2025-02-04 04 Fév 2025 Waldemar de Laage Le président du COPF Louis Provost reconnaît que le coup de pression formulé à l’État par Moetai Brotherson au sujet du cofinancement des Jeux du Pacifique de 2027 « inquiète » les fédérations sportives locales alors que le budget est déjà serré. Mais « ça ne m’impacte pas », assure-t-il, lui qui reste focalisé sur la partie opérationnelle, via le comité d’organisation, et la préparation des athlètes pour gagner les Jeux. « L’engagement du Pays », c’est de la « responsabilité » des politiques. Les Jeux du Pacifique 2027 pourraient-ils être organisés hors de la Polynésie ? « Moi je fais ma part », répond le président du COPF Louis Provost. « Nous avons signé un contrat en 2022, le COPF organise les Jeux, doit mettre en place un comité, ce qui a été fait. C’est la partie opérationnelle. Et puis dans ce même contrat, il y a l’engagement du Pays… » Une réponse qui fait écho à la mèche allumée, fin janvier, par le président du Pays. Moetai Brotherson regrettait les importantes coupes dans les crédits de l’État, divisés par deux, pour ce qui concerne le volet « communes » du contrat de développement et de transformation. Le président avait même précisé que l’ensemble des contrats étaient concernés par des baisses de crédit, et donc le volet « pays », lequel prévoit des cofinancements de l’État sur 21 milliards d’investissement dont certains concernent les chantiers de préparation pour Tahiti 2027. « La tenue des Jeux du Pacifique est conditionnée par ces investissements », notait Moetai Brotherson sur le plateau de Polynésie la 1ère, expliquant être en train de « discuter » avec l’État au sujet de ses ajustements budgétaires. Avant de prévenir que « si ces sommes sont rabotées et qu’elles n’arrivent pas dans ce qui était prévu par le contrat, nous serons en difficulté, le Pays devra réévaluer les choses. Et peut-être on prendra la décision de renoncer à l’organisation des Jeux ». Des conséquences financières Un coup de pression qui a suscité l’inquiétude dans le monde sportif. « Tout le monde l’a entendu. J’ai eu beaucoup de retours… Mais j’ai répondu qu’il s’agissait de sa responsabilité de faire ce genre d’annonce. Mais moi ça ne m’impacte pas, car je suis dans ma logique d’aller au bout, il n’est pas question pour moi de m’arrêter sur de simples déclarations », explique Louis Provost. « C’est le président qui connaît le problème du financement et qui décidera si le Pays peut accompagner ou non », poursuit-il. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2025/02/PROVOST-JP27-1.wav Avant de prévenir : « il y a un contrat qui est signé et cela risque d’avoir d’autres incidences que la taxe d’accueil (150 millions), on se retrouvera, comme les Tonga (qui avaient renoncé aux Jeux en 2019) avec des conséquences financières », et des frais déjà engagés qui seraient perdus, en plus des conséquences diplomatiques pour la France et la Polynésie française, comme l’avait évoqué Moetai Brotherson. « Mais pour l’instant, on n’y est pas », tempère le patron du mouvement sportif. « Si ça n’est pas chez nous, on ira les gagner ailleurs » Quant à l’inquiétude des fédérations sportives, « c’est à moi de faire mon job et de les rassurer. Car de toutes les manières, si les Jeux ne se passent pas chez nous, ils se passeront ailleurs et la performance devra être là malgré tout. Donc nous ne travaillons pas pour rien. Ambition 2027, c’est pour gagner les Jeux chez nous. Mais si ce n’est pas chez nous, on ira les gagner ailleurs », martèle-t-il. Lundi, la ministre des sports Nahema Temarii s’est exprimé sur les réseaux sociaux, rappelant que le président avait parlé « au conditionnel ». « Les Jeux du Pacifique Tahiti 2027 ont également été portés par notre président en personne à l’occasion de ses rencontres protocolaires avec les nouveaux membres du gouvernement français. Tous ont confirmé vouloir œuvrer à nos côtés pour la réussite de ces Jeux ». Reste à convaincre le président de la République : « nous leur souhaitons de réussir », formule la ministre, qui assure que « nous continuerons à porter les Jeux du Pacifique Tahiti 2027 ». Déjà réduite de 30 à 18 milliards avec le changement de gouvernement, l’enveloppe allouée aux Jeux pourrait-elle subir de nouvelles coupures ? « Nous sommes au plus bas, nous ne pouvons pas descendre plus. Le budget que nous avions déposé n’était pas tombé du ciel, nous nous étions appuyés sur ceux de Honiara (en 2023) et de Nouméa (2011) et nous étions arrivé à 30 milliards, dont cinq au titre du fonctionnement. C’est une somme incontournable ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2025/02/PROVOST-JP27-2.wav Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)