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Justice : le braqueur schizophrénique jugé pénalement irresponsable

Un quinquagénaire qui a tenté de voler, le 22 septembre dernier, 20 millions dans une banque de Papeete, a été déclaré irresponsable ce lundi après-midi par le tribunal de Papeete. En 2017, il avait déjà tenté de braquer la Socredo de Arue.

Sur le plan factuel, c’est une affaire assez simple sur laquelle s’est penchée le tribunal de Papeete ce lundi. En septembre dernier, un homme d’une cinquantaine d’années s’était rendu dans l’agence de la Banque de Tahiti du Fare Tony à Papeete. Il avait attendu 10 minutes, le temps que l’agence soit vide de clients, avant de se diriger vers la guichetière pour lui réclamer un million de francs, en précisant qu’il était armé d’un couteau. L’employée de banque fait face à ce moment-là à un homme au regard vide, tremblant mais plutôt calme. Malgré son insistance pour tenter de déclencher l’alarme de sécurité du guichet, rien ne se passe et elle décide finalement de prévenir de vive voix son supérieur, qui tente de raisonner le braqueur avec beaucoup de sang-froid. Le prévenu qui insiste et lui réclame à présent 20 millions précise encore qu’il est porteur d’un couteau. Une arme blanche qu’il avait laissée dans son sac, durant toute l’opération, par peur « de blesser quelqu’un », dit-il. Les forces de l’ordre finissent par l’interpeller sans difficultés. En détention provisoire depuis le 29 septembre, l’homme devait comparaître à trois reprises déjà, mais le tribunal réclamait des examens plus approfondis. Après deux expertises psychologiques faites par deux médecins différents, le quinquagénaire a été jugé irresponsable sur le plan pénal.

Il est décrit par les médecins comme schizophrénique et mégalomaniaque, et présente selon le rapport les caractéristiques d’un possible début de démence, mais son état ne nécessite pas d’hospitalisation urgente. Et c’était là tout l’enjeu ce procès. Pour la partie civile, il y a des contradictions dans l’expertise. Le prévenu qui compte une quinzaine de mentions à son casier a agi en état de récidive. Condamné à 8 reprises pour des faits de vol, il a en lui, selon l’avocat des parties civiles « cette espèce de leitmotiv qui le pousse à vouloir de l’argent ». En effet, le prévenu déjà condamné en 2017 pour avoir braqué la banque Socredo de Arue s’était mis en tête de récupérer, en utilisant le couteau qu’il venait d’acheter, de l’argent à la Banque de Tahiti. Il projetait aussi, le cas échéant, de se rendre à la Banque de Polynésie. La partie civile a qualifié le rapport « d’expertise philosophique plutôt que d’expertise médicale » et à demandé une peine d’emprisonnement aménageable pour éviter la récidive. Pour le procureur, il est inconvenant de mettre en doute la parole de deux experts et l s’est prononcé en faveur de l’irresponsabilité pénale. Il a toutefois souligné que le prévenu est civilement responsable et a surtout réclamé des mesures de sûreté. Des réquisitions que les juges ont suivi : pas de prison, mais il devra toutefois indemniser les parties civiles.

 

 

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