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L’ancienne trafiquante d’ice construisait sans permis, et au noir

Laurence Martin, condamnée en 2012 pour avoir participé au premier trafic d’ice importée de Hong Kong, a comparu aujourd’hui pour avoir effectué des travaux sur son immeuble de la servitude Pugibet à Punaauia, sans autorisation et sans déclarer les travailleurs de son chantier.

Elle ne déclare pas mais elle déclame. Si elle est accusée d’exécution de « travaux immobiliers sans autorisation préalable valide » faute d’avoir obtenu le permis de construire, et « d’exécution d’un travail clandestin » pour ne pas avoir effectué de déclaration préalable à l’embauche et déclaré ses travailleurs à la CPS, Laurence Martin ne manque pas d’assurance à la barre. Le président n’a pas encore posé de question que la prévenue noie déjà le tribunal de ses paroles.

En juillet 2018, un incendie détruit une partie de l’immeuble d’un étage où elle possède 11 des 12 appartements. Une pétition des riverains attire l’attention des autorités sur la véritable teneur des travaux menés après le sinistre. Au lieu de reconstruire à l’identique, Laurence Martin en profite pour construire un nouvel étage. L’urbanisme se rend sur place, et en plus d’y rencontrer une chef de chantier en savates, ils découvrent que les travaux ont été accomplis sans permis. La prévenue en a déposé un mais a démarré les travaux sans attendre la réponse. La CPS y va également de son inspection : la majeure partie des travailleurs ne sont pas déclarés ou ont été poussés à prendre une patente tout en effectuant réellement un travail de salarié.

« Deux poids deux mesures, parce que je suis popa’a »

Pour ces faits, Laurence Martin a toujours une bonne explication et n’hésite pas à faire la leçon au tribunal en raison de ses compétences acquises à Paris où elle aurait notamment travaillé sur l’Opéra Bastille. Si elle fait étalage de ses compétences pour expliquer les règles en la matière au juge et ses assesseurs – « mon dossier, il est béton » – elle s’en prend à tous ceux qui ont pu faire obstacle à ses projets à commencer par l’Urbanisme : « les architectes ici sont dépressifs parce que l’Urbanisme leur met des bâtons dans les roues. » Ses voisins : « eux aussi ont construit illégalement et ils ont fait la fête tout le week-end. Ils font des nuisances mais personne ne leur dit rien. Il y a deux poids deux mesures, parce que je suis popa’a, eux font ce qu’ils veulent. » Les gendarmes aussi sont pointés du doigt pour avoir embarqué ses travailleurs lors de la révélation des faits : « le gendarme a mené une enquête à charge contre moi. Imaginez sur un dossier plus difficile. S’il instruit un meurtre, il peut faire condamner un innocent à 40 ans de prison. » Beaucoup de gesticulations sans répondre aux véritables interrogations du juge, tout juste admet-elle avoir passé un contrat oralement avec ses travailleurs.

Des faits contre lesquels le procureur a requis 3 mois de prison et 500 000 francs d’amende. Le délibéré sera rendu le 23 février.

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1 Commentaire

  1. l'Abeille
    10 février 2021 à 5h28 — Répondre

    Ce qui n’est pas faux par contre, ce sont des constructions sans permis et même quand elles sont signalées à l’urbanisme, cela ne fait pas l’objet d’enquêtes de sa part. Ce n’est pas de sa compétence ????

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