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L’avenir de La Dépêche de Tahiti suspendu à un appel

Lundi, le tribunal de commerce a ordonné la liquidation judiciaire de La Dépêche de Tahiti. Une décision prise à la suite du non-respect du plan de continuation qui avait été mis en place par ce même tribunal afin que le quotidien puisse continuer à informer les Polynésiens. Pour l’heure l’avenir des 38 employés et de La Dépêche de Tahiti ne tient qu’à un appel de la décision du tribunal de commerce. Un appel que, selon nos informations, compte déposer le propriétaire du titre, Dominique Auroy.

Depuis juillet 2018, La Dépêche de Tahiti est sous le coup d’un redressement judiciaire. En avril 2019 le tribunal mixte de commerce, jugeant que la poursuite de l’activité du quotidien était possible, avait approuvé un plan de continuation de l’activité sous réserve que le groupe, auquel appartient le quotidien, commence à rembourser ses créances selon un échéancier de 10 ans, à raison d’un versement annuel dès janvier 2020. Des créances qui se montaient à environ 600 millions Fcfp, dont près de 200 millions de créances salariales. Mais le 16 septembre dernier, un ancien employé du groupe avait demandé la mise en liquidation judiciaire du quotidien, car les indemnités qui lui étaient dues n’avaient toujours pas été versées.

C’est ce que le tribunal du commerce a acté lundi, constatant que le plan de continuation n’avait pas été respecté. La direction du journal n’a pas apporté la preuve qu’elle avait entamé des démarches en vue d’apurer les créances dues à ses anciens salariés.

Une victoire au goût amer pour l’avocat de l’ancien employé de La Dépêche qui a porté l’affaire devant le tribunal de commerce. S’il regrette la perte d’emplois que cette décision va engendrer, il estime que celle-ci est logique car la direction du quotidien n’a pas respecté ses engagements, et que si cela avait été le cas, « on n’en serait pas là aujourd’hui. »

Du coté des employés, c’est le coup de massue. Même s’ils s’étaient résignés à vivre et travailler sous cette épée de Damoclès, le coup est dur.

Pour autant, il reste une possibilité pour stopper la procédure : que le propriétaire du titre, Dominique Auroy, fasse appel de la décision, ce qui semblerait être son intention. Son avocat n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment. Mais cet appel ne serait pas suspensif de la décision du tribunal de commerce, et le temps qu’il soit audiencé, le quotidien risque de ne pas paraître.

Le seul moyen pour que la liquidation judiciaire soit suspendue est que le parquet lui-même fasse appel, auquel cas la procédure serait mise sur pause, et le quotidien pourrait continuer à paraître en attendant le jugement en appel. Selon nos informations, le procureur de la République s’était opposé, lundi, à la liquidation judiciaire ; il pourrait intervenir à nouveau. Il reste donc encore un espoir pour que les salariés de La Dépêche de Tahiti conservent leur emploi et que le quotidien historique, fondé en 1964, continue de paraître. À condition toutefois que la direction du journal commence à rembourser ses créances.

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